Bulletin N°47

janvier 2024

Les jeunes adultes et la laïcité. Un monde à part ?

Charles Mercier & Philippe Portier

Cette note vise à présenter les résultats d’une enquête récente sur le rapport des jeunes Français à la laïcité. Cette enquête s’appuie sur un sondage d’opinion réalisé du 14 au 16 juin 2023, à l’initiative et sous la direction de Charles Mercier et de Philippe Portier, par l’Institut Kantar-Sofres auprès d’un échantillon de 1000 jeunes âgés de 18 à 30 ans, représentatifs[1]La représentativité de l’échantillon a été assurée en faisant application de la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : genre croisé par âge (en deux tranches : 18-24 ans … Continue reading de leur génération. Le questionnaire administré à la population enquêtée comportait trente-neuf questions fermées, certaines « barométriques », c’est-à-dire déjà utilisées dans d’autres sondages (ce qui permet des comparaisons entre périodes et populations), d’autres inédites (de manière à ouvrir de nouveaux champs de réflexion). Ce travail quantitatif constitue le premier moment d’une investigation plus large qui, dans les mois à venir, s’enrichira d’une enquête qualitative fondée sur une série d’entretiens semi-directifs auprès de personnes relevant de la classe d’âge considérée[2]Les données de l’enquête sont consultables à l’adresse suivante :  … Continue reading.

Certains observateurs, tels Frédéric Dabi[3] Frédéric Dabi, La fracture, Paris, Les arènes, 2021. ou Jean-Pierre Obin[4]Jean-Pierre Obin, La formation des personnels de l’éducation nationale à la laïcité et aux valeurs de la République, Paris, Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des … Continue reading, insistent volontiers sur la singularité du regard porté par les jeunes sur la notion de laïcité. Sur cette question, expliquent-ils, ils constitueraient, par leur inclination multiculturaliste, un « monde à part » dissocié de l’univers sémantique des générations plus âgées. Cette analyse rejoint, un demi-siècle plus tard, celle de Jean Duvignaud, qui, dans son ouvrage La planète des jeunes paru en 1975[5]Jean Duvignaud, La planète des jeunes, Paris, Stock, 1975., repérait déjà l’existence d’une crise de la transmission dans les sociétés occidentales et, par suite, l’établissement des classes d’âge dans des univers de sens éloignés les uns les autres.

D’autres analystes, comme Olivier Galland ou Pierre Bréchon, à partir de l’Enquête sur les Valeurs des Européens dont ils ont développé la déclinaison française[6]Voir par exemple : Olivier Galland et Bernard Roudet (dir.), Une jeunesse différente ? les valeurs des jeunes Français depuis 30 ans, Paris, la Documentation française, 2014 ; Pierre Bréchon, … Continue reading, tiennent un discours différent. La jeunesse, estiment-ils, constitue un moment sociologiquement complexe. C’était le cas dans les années 1980, au moment de la première vague de leur étude ; les choses n’ont guère changé depuis lors : sa distance à l’égard des plus anciens, sur le terrain en particulier du rapport à la diversité religieuse, n’empêche pas l’existence d’un certain continuum entre les classes d’âge constitutives de la population hexagonale.

Le sondage Kantar-Sofres dévoile une réalité proche de cette seconde lecture. On ne peut guère, à lire ses résultats, faire droit à la thèse de la clôture des générations émergentes sur un monde totalement homogène qui leur interdirait de faire société avec les populations installées. La singularité – indéniable – de la « culture jeune » en matière de laïcité n’empêche pas ses dépositaires de partager avec les cohortes plus âgées une forte proximité morale, qu’ils affirment cependant de manière différente selon leurs propriétés sociales.

La fracture générationnelle

Les données du sondage témoignent du fait que la jeunesse répond à des caractéristiques différentes de la population générale et donc des générations plus anciennes, telles qu’elles apparaissent dans les diverses études d’opinion et dans l’Enquête sur les valeurs des Européens. Trois grandes tendances s’en dégagent.

D’abord, les jeunes d’aujourd’hui se caractérisent par une plus grande tolérance que leurs aînés à l’égard de l’expression publique des identités religieuses. C’était l’une des questions clés de l’enquête : « Êtes-vous favorable ou opposé au port de signes religieux ostensibles (ex : grande croix, voile, kippa, turban, soutane, etc.) a) par les élèves dans les lycées publics, b) par les agents du service public, c) par les salariés d’entreprises privées. » Dans notre population, les réponses positives sont entre 12 et 21 points supérieures aux réponses négatives ; elles sont entre 21 et 23 points supérieures à celle enregistrées auprès de la population française dans son ensemble[7]Étude Ifop pour le Comité Laïcité République réalisée par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 2034 personnes, représentatif de l’ensemble de la population … Continue reading. Par exemple, le port des signes religieux par les agents du service public est jugé favorablement par 44 % des jeunes de l’échantillon (contre 29 % qui y sont défavorables) ; ce n’est le cas que pour 21% de la population française dans son ensemble.

L’échantillon manifeste ensuite un éloignement significatif vis-à-vis du religieux institutionnalisé. L’ensemble des confessions ne rassemble que 38 % de la population jeune, soit une baisse de 40 points par rapport aux années 1960. Cette proportion les situe à un niveau inférieur à celui manifesté dans la population globale (42 %). La baisse d’adhésion affecte surtout le catholicisme : les jeunes de 18-35 ans ne sont que 18 % à dire leur appartenance à l’Église contre près de 80 % il y a six décennies[8]En 1965, d’après les enquêtes du chanoine Boulard, 80 % des jeunes Français faisaient leur communion solennelle. Voir : Guillaume Cuchet, « Identité et ouverture dans le catholicisme … Continue reading, la population globale se situant, quant à elle, à 32 % (avec 58 % chez les plus de soixante ans). On relève en revanche une augmentation de la part des jeunes appartenant aux autres religions. L’islam affirme, dans cette catégorie, sa prédominance : 12 % du total, contre 8 % dans la population globale. Les chiffres inclinent à faire une distinction entre l’appartenance, qui est en baisse, et la croyance, qui, souvent « hors-piste », se maintient ou progresse. 43 % croient en Dieu (contre 42 % qui n’y croient pas), 42 % d’entre eux assistent à des services religieux plus d’une fois par an (en dehors des cérémonies liées aux rites de passage). Les valeurs auxquelles les religions attachent beaucoup d’importance comme la solidarité se trouvent plébiscitées par la jeune génération.

Enfin, en concordance avec leur attitude par rapport aux signes religieux, les jeunes définissent la laïcité, qu’ils disent bien connaître (sans doute par un effet des enseignements scolaires et des politiques de formation dans la Fonction publique qui se sont alourdis sur la question depuis 2015), comme un régime d’ouverture à la pluralité, et non comme un régime d’encadrement sécuritaire ou identitaire : alors que la population générale tend majoritairement à concevoir la laïcité comme un moyen de cantonner l’influence de la religion dans le champ politique ou social (53 % contre 37 % chez les jeunes) , les 18-30 ans tendent au contraire à la percevoir comme un outil permettant d’assurer l’égalité entre les religions ou la liberté de conscience (56 % contre 42 % dans la société tout entière). 60 % d’entre eux sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « la défense de la laïcité est parfois instrumentalisée par des personnalités politiques et des journalistes qui veulent en fait dénigrer les musulmans ». À l’aune de ces chiffres, ils semblent se positionner à rebours des restrictions de ces dernières années, couronnées par la loi « confortant le respect des principes républicains » du 24 août 2021.

L’écart avec les générations plus âgées tient probablement à deux raisons principales. Il n’est pas sans lien probablement avec les contenus et les formes de l’enseignement scolaire : malgré les incitations venues d’en haut à développer une laïcité de fermeté, les programmes révèlent, dans toutes les disciplines, une inclination puissamment antidiscriminatoire, fondée sur le respect des identités et des orientations des uns et des autres. Mais si les jeunes se retrouvent du côté du différencialisme, c’est également en raison de leurs expériences de vie, souvent marquées par l’influence de la mondialisation : la différence culturelle se trouve en effet au cœur même de leurs univers de sens, soit par sa rencontre à la faveur de séjours à l’étranger, soit, plus fréquemment encore, par la fréquentation de leurs camarades d’école, d’université ou de travail venus d’autres horizons. Il est trop tôt encore, cependant, pour savoir s’il s’agit là d’un effet d’âge ou d’un effet de génération.

Faire société

L’individualisation serait à ce point avancée que le monde social ne ferait plus bloc aujourd’hui autour d’un univers partagé de valeurs et de pratiques. C’est ce que veut signifier l’expression, dont l’usage est devenu fréquent depuis l’ouvrage de Jérôme Fourquet[9]Jérôme Fourquet, L’archipel français: naissance d’une nation multiple et divisée, Paris, Seuil, 2019., d’ « archipélisation ». Les données de l’étude Kantar nous confrontent à une réalité plus nuancée : les jeunes partagent avec les plus anciens la volonté d’entrer dans un monde commun.

Ce rapprochement trouve un premier indice dans le fait qu’il y a chez eux, comme dans les générations plus âgées, un désir fortement affirmé d’ordre et de sécurité. Le montrent les chiffres recueillis en réponse à la question de savoir s’il faut aller vers plus de tolérance ou plus de fermeté envers les expressions des identités religieuses : 42% contre 35% choisissent la deuxième option. C’est là une expression de l’idée, repérable à d’autres moments du sondage, selon laquelle la norme religieuse ne saurait prévaloir sur la loi commune. L’Enquête sur les Valeurs des Européens avait noté déjà cet apparent paradoxe :  la société contemporaine établit une distinction entre la sphère privée, celle de l’intime, qu’elle souhaite laisser à la libre détermination de la subjectivité et la sphère publique, qu’elle entend soumettre à une règle uniforme, portée par les appareils d’Etat. Cette tendance vaut pour toute la population, sachant que les plus anciens (c’est un « effet de période ») ont beaucoup évolué, depuis les années 1980, dans leur appréciation de la détermination subjective de la vie privée[10]Olivier Galland, « Autorité et ordre social », dans Pierre Bréchon, Frédéric Gonthier et Sandrine Astor, La France des valeurs…, op. cit., p. 124-130..

La volonté des jeunes de faire société apparaît aussi dans le refus d’une vision subjectiviste du bien moral. On a parfois rapporté la modernité contemporaine à une logique expressiviste dans laquelle les choix de chacun se trouveraient portés par une simple « volonté d’affirmation », sans nulle relation avec un quelconque concept de devoir-être. Les données recueillies laissent apparaître au contraire l’idée d’une orientation des conduites par une règle objective d’existence. On le voit, de manière assez inattendue, sur les questions relevant de la sphère de l’intime. Faut-il, devant des questions comme l’euthanasie ou l’interruption volontaire de grossesse que les individus choisissent en fonction de leurs seules convictions ou en fonction d’une morale qui s’impose à tous ?  Les réponses, calculés sur 93% de l’échantillon (7% ne s’étant pas exprimés), laissent apparaître un pôle subjectiviste qui rassemble 38% de la population ; les 55% restants sont sur une ligne objectiviste (19%) ou sur une ligne intermédiaire, qu’on peut dire personnaliste, attachée à équilibrer la liberté et la tradition (36%).

Cette inscription de la jeunesse contemporaine dans l’espace commun se manifeste aussi par son adhésion à la nation. Il a été demandé à la population étudiée de se rattacher à un cercle de citoyenneté (la France, le monde, l’Europe, une ville). C’est à la France que se sont ralliés les enquêtés. 49% d’entre eux l’ont classée en premier ; le monde a été classé en second avec 19% des mentions. Encore faut-il préciser que cette France, à laquelle on adhère, présente un profil ouvert. Au plan collectif, les jeunes estiment qu’il est possible de rompre la dynamique des égoïsmes en ouvrant le pays à la présence des immigrés et en développant une politique généreuse de solidarité allant au-delà des seuls nationaux, ce qui est conforme à l’éthique longtemps portée en France par la culture religieuse dominante. À titre individuel en revanche, les jeunes, comme les adultes, sont plutôt portés à se montrer méfiants à l’égard de leurs congénères, ce qui peut être une trace de la croyance très augustinienne dans la noirceur de la nature humaine.

La distinction opérée parfois entre individualisation et individualisme s’avère ici très féconde[11]Pierre Bréchon, « L’individualisation progresse, mais pas l’individualisme », Le Monde, 24 avril 2009.. Pour les 18-35 ans, on ne peut évidemment pas fonder la société sur un modèle holistique, renvoyant à un ordre extérieur et supérieur à la souveraineté du sujet : la société associe des volontés libres. Le fait que 63% des individus interrogés considèrent que la religion a peu d’influence sur leur propre vision des choses renvoie sans doute à cette philosophie du lien social. Rien pour autant d’individualiste dans cette configuration mentale : le sujet ne se pense pas comme une monade isolée, conduite par le seul souci de ses utilités privées. Il a vocation à créer, au nom d’une morale de la rencontre, un univers solidaire.

Une jeunesse plurielle

Dans Questions de sociologie, Pierre Bourdieu a critiqué l’idée que l’on puisse ériger la jeunesse en catégorie homogène : « La jeunesse n’est qu’un mot », écrivait-il[12]Pierre Bourdieu, Questions de sociologie, Paris, Éditions de Minuit, 1984 [1992], pp.143-154.. Le propos est sans doute excessif. Parmi d’autres études, notre enquête montre bien que les 18-35 ans se rassemblent, par leurs valeurs, autour de tendances isomorphes qui décrivent une forme de consensus générationnel. La situation, pour autant, n’a rien d’homogène. Si l’on croise les indicateurs, on voit bien qu’il est plusieurs jeunesses, dont les conceptions de la coexistence politique, et donc de la laïcité, varient selon leurs positions dans l’ensemble national.

Le premier facteur de différenciation est le facteur religieux. L’enquête insiste sur un point de clivage essentiel, perçu dans d’autres études : celui qui oppose les citoyens religieux et les citoyens séculiers. Les premiers sont plus ouverts à l’expression publique des signes religieux et accordent plus de place au religieux dans la conduite de leur propre vie ; leur morale est plus souvent objectiviste. Au sein de la population des acteurs religieux, tous n’ont cependant pas la même attitude à l’égard de la laïcité : les jeunes catholiques sont sans doute plus ouverts à la publicisation de la foi que la population des sans-religieux ; ils le sont toutefois bien moins que les jeunes musulmans. Deux raisons, étroitement corrélées, peuvent éclairer la position catholique. L’une tient à l’acclimatation de longue date des catholiques au processus de sécularisation politique. L’autre au fait que la laïcité actuellement en place favorise leur Église au bout du compte. Rien de cela, aux yeux de ses adeptes, pour l’islam.

Le positionnement politique détermine également des attitudes différentes sur le terrain de la laïcité. On parle beaucoup d’intersectionnalité dans les sciences sociales aujourd’hui. Le schéma d’une causalité plurifactorielle s’applique aisément à notre question. On doit souligner d’abord l’existence d’une opposition, dans notre échantillon, entre la droite et la gauche. Par une sorte d’inversion des positions originelles, celles de la Troisième République, dans l’espace politique, la jeunesse de gauche se montre aujourd’hui moins « séparatiste » que celle de droite. Elle admet plus aisément l’expression publique du religieux. On repère cependant des phénomènes d’amplification : les musulmans de gauche – qui constituent la très grande majorité de la population musulmane de notre échantillon – sont plus favorables à la reconnaissance que les sans religion de gauche. La jeunesse de droite est donc moins favorable à la laïcité coopérationniste, avec cependant un effet d’atténuation lorsqu’on fixe l’analyse sur les jeunes catholiques de droite.

Reste enfin la polarisation sociale. On retrouve là les « deux jeunesses » présentées par Olivier Galland, à partir de concepts forgés par Pierre Bourdieu[13]Olivier Galland, « Les deux jeunesses », Telos, 11 avril 2022. Disponible en ligne : https://www.telos-eu.com/fr/societe/les-deux-jeunesses.html. La place des jeunes dans l’espace des classes est un critère clé de différenciation des comportements et des opinions : les jeunes prolétaires sont dans un autre univers culturel et politique que les jeunes bourgeois. Cette distinction vaut pour notre enquête. Les premiers sont moins nombreux que les seconds « à se sentir à l’aise dans un monde aux frontières ouvertes »[14]59 % des jeunes appartenant à des CSP- et 58 % des jeunes ayant un niveau de diplôme inférieur au bac se sentent à l’aise dans un monde aux frontières ouvertes contre 67 % de ceux appartenant … Continue reading. Ils ont par ailleurs un regard moins positif sur l’immigration[15]32 % des jeunes appartenant à une CSP- et 32 % de ceux qui ont le niveau bac évaluent positivement l’impact des personnes immigrées sur le développement de la France, contre 43 % de ceux … Continue reading.

Tout en confirmant le poids de ces variables classiques, l’un des apports essentiels du sondage est d’avoir mis en évidence l’impact de l’insertion dans les processus de mondialisation. Cette insertion concerne la jeunesse favorisée (portée à l’étranger par les programmes Erasmus) mais aussi la jeunesse issue de l’immigration. Dans ces deux catégories qui ont en commun de se sentir parties prenantes du processus de décloisonnement de la planète, les jeunes se montrent favorables aux logiques de la laïcité recognitive, tout en se défiant de l’absorption du politique par le religieux.  L’inscription dans la mondialisation va de pair avec une augmentation de la tolérance au port de signes religieux dans l’espace public, mais également avec un accroissement de la demande de fermeté de l’État vis-à-vis des religions.

Conclusion

La jeunesse d’aujourd’hui démontre une certaine agentivité : elle semble bien inventer, sur la question de la relation entre le politique et du religieux, un système inédit de penser et d’agir, plus cohérent qu’on ne pourrait le croire. Celui-ci, si l’on raisonne en grandes tendances, s’articule autour d’un double continuum. Le premier est intragénérationnel. Globalement, au nom du respect dû aux droits culturels, la jeunesse résiste au modèle assimilationniste. Son attachement à la séparation des Églises et de l’État l’éloigne du multiculturalisme. Pour reprendre une expression canadienne, on pourrait dire que leur laïcité relève du modèle interculturel, dont la théorie a été proposée aussi par Jürgen Habermas : on entend respecter les singularités tant que ces singularités ne remettent pas en cause les principes constitutionnels qui permettent leur expression. Le second continuum est intergénérationnel. La planète des jeunes est reliée à la planète des anciens par le partage d’un attachement cohésif à l’idée nationale qu’elles enracinent l’une et l’autre sur l’association de la puissance du sujet et de l’ordre de la tradition.

Notes

Notes
1 La représentativité de l’échantillon a été assurée en faisant application de la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : genre croisé par âge (en deux tranches : 18-24 ans et 25-30 ans) ; catégorie socio-professionnelle de la personne de référence ; région de résidence.
2 Les données de l’enquête sont consultables à l’adresse suivante :  https://www.kantarpublic.com/fr/inspiration/analyses-et-points-de-vue/le-rapport-des-jeunes-francais-a-la-laicite-dans-un-monde-globalise. Cette enquête a fait l’objet d’une présentation par ses deux concepteurs dans Le Monde du 8 décembre 2022.  
3 Frédéric Dabi, La fracture, Paris, Les arènes, 2021.
4 Jean-Pierre Obin, La formation des personnels de l’éducation nationale à la laïcité et aux valeurs de la République, Paris, Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, 2021.
5 Jean Duvignaud, La planète des jeunes, Paris, Stock, 1975.
6 Voir par exemple : Olivier Galland et Bernard Roudet (dir.), Une jeunesse différente ? les valeurs des jeunes Français depuis 30 ans, Paris, la Documentation française, 2014 ; Pierre Bréchon, Frédéric Gonthier et Sandrine Astor, La France des valeurs : quarante ans d’évolutions, Saint-Martin-d’Hères, Presses Universitaires de Grenoble, 2019.
7 Étude Ifop pour le Comité Laïcité République réalisée par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 2034 personnes, représentatif de l’ensemble de la population vivant en France métropolitaine âgée de 15 ans et plus (20-22 octobre 2020) : https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2020/11/117686_Rapport_Ifop_CLR_2020.11.05.pdf
8 En 1965, d’après les enquêtes du chanoine Boulard, 80 % des jeunes Français faisaient leur communion solennelle. Voir : Guillaume Cuchet, « Identité et ouverture dans le catholicisme français », Etudes, février 2017, p. 65. Sur la perte d’emprise du catholicisme en France, voire le chapitre « La décatholicisation de la France : une révolution silencieuse » dans : Philippe Portier et Jean-Paul Willaime, La religion dans la France contemporaine, Paris, Armand Colin, 2021.
9 Jérôme Fourquet, L’archipel français: naissance d’une nation multiple et divisée, Paris, Seuil, 2019.
10 Olivier Galland, « Autorité et ordre social », dans Pierre Bréchon, Frédéric Gonthier et Sandrine Astor, La France des valeurs…, op. cit., p. 124-130.
11 Pierre Bréchon, « L’individualisation progresse, mais pas l’individualisme », Le Monde, 24 avril 2009.
12 Pierre Bourdieu, Questions de sociologie, Paris, Éditions de Minuit, 1984 [1992], pp.143-154.
13 Olivier Galland, « Les deux jeunesses », Telos, 11 avril 2022. Disponible en ligne : https://www.telos-eu.com/fr/societe/les-deux-jeunesses.html
14 59 % des jeunes appartenant à des CSP- et 58 % des jeunes ayant un niveau de diplôme inférieur au bac se sentent à l’aise dans un monde aux frontières ouvertes contre 67 % de ceux appartenant à une CSP + et 71 % de ceux ayant un niveau de diplôme supérieur ou égal à bac + 3.
15 32 % des jeunes appartenant à une CSP- et 32 % de ceux qui ont le niveau bac évaluent positivement l’impact des personnes immigrées sur le développement de la France, contre 43 % de ceux appartenant à une CSP + et 46 % ayant un niveau de diplôme supérieur ou égal à bac + 3.
Pour citer ce document :
Charles Mercier & Philippe Portier, "Les jeunes adultes et la laïcité. Un monde à part ?". Bulletin de l'Observatoire international du religieux N°47 [en ligne], janvier 2024. https://obsreligion.cnrs.fr/bulletin/2184/
Bulletin
Numéro : 47
janvier 2024

Sommaire du n°47

Voir tous les numéros

Auteur.e.s

Charles Mercier, Université de Bordeaux & Philippe Portier, GSRL/EPHE/CNRS

Mots clés
Thèmes :
Pays :
Aires géographiques :
Aller au contenu principal