Bulletin N°36

mars 2022

Actualité du sunnisme d’État : les autorités religieuses du Qazaqstan face aux protestations de janvier 2022

Stéphane Dudoignon

Vite occultées par les prodromes de la guerre en Ukraine, les manifestations et occupations de bâtiments publics du 2 janvier et des jours suivants à Almaty, la capitale économique du Qazaqstan[1]Précisons que Qazagstan correspond à la graphie de la langue qasaq et non russe, graphie qui privilégiée par l'auteur du présent article (note de l’Observatoire international du religieux)., ainsi que dans la capitale Nursultan (ex-Astana) et plusieurs villes du pays, n’ont guère passionné les opinions ouest-européennes malgré l’intervention militaire russe à laquelle elles ont donné lieu. Leur déroulé jetait pourtant un éclairage instructif sur l’évolution politique du monde ex-soviétique dans son ensemble, depuis le tournant du siècle sinon depuis les dernières années d’histoire de l’URSS, tout en portant l’annonce d’événements plus récents.
Près de 8 000 arrestations, au moins 164 morts au 10 janvier : les chiffres reflètent l’ampleur inédite de la crise. Une hausse brutale du prix du gaz, dont le pays est un important producteur, avait mis le feu aux poudres avant que les doléances économiques cèdent le pas à une protestation plus générale contre la dégradation des conditions de vie d’une grande majorité d’habitants du pays, sur fond de corruption et d’immobilisme politique d’un régime parmi les plus stables de l’ex-URSS. Surpris, le président Qasïm-Zhomart Toqayev avait intimé l’ordre à sa police de tirer « pour tuer », ouvrant la voie à quantité de violences extrajudiciaires à ce jour impunies .
La répression s’inscrivait dans le cadre d’une restriction croissante des libertés y compris religieuses au Qazaqstan, après une période qui s’était voulue de plus grande “tolérance” et d’ouverture à l’Ouest. Elle s’exerçait sur fond de tensions sociales, politiques et internationales dans une ex-république soviétique dotée d’un riche sous-sol, devenue oligarchie rentière et champ d’affrontement entre intérêts occidentaux, russes et chinois. Dans un contexte de crispations croissantes entre Moscou et Washington, le Kremlin y déploya ses troupes sans coup férir, dans le cadre formel d’un contingent multinational de l’Organisation du traité de sécurité collective[2]OTSC, organisation multinationale à vocation politico-militaire, fondée le 7 octobre 2002 et regroupant, sous l’égide russe, l’Arménie, le Belarus, le Qazaqstan, le Kirghizstan et le … Continue reading.
Les principales autorités confessionnelles du pays en prirent acte : dès le 5 janvier, leurs appels au calme visaient les manifestants et c’est la troupe qui, les jours suivants, était louée et remerciée pour son action. Au premier rang : le mufti Nawrïzbay Qazhï Taganulï, président de la Direction spirituelle des musulmans du Qazaqstan, aussi appelée muftiyyat, instance représentative suprême du pays pour l’islam. (Les musulmans y constituent officiellement 71% de la population, en grande partie sunnites hanafites de langue qazaque, même si comptant aussi dans leurs rangs des minorités ouzbèque, ouïghoure et tatare, dans le sud et l’est du pays[3]Au recensement de 2009, sur un total de 16 millions d’h., la population du Qazaqstan comptait 3,8 millions de Russes (23,7%), 460 000 Ouzbeks (2,9%), 330 000 Ukrainiens (2,1%), 223 000 Ouïghours … Continue reading).
Les appels du mufti à l’unité des Qazaqs, les premiers jours de manifestation, furent suivis les jours suivants de distributions de repas chauds aux membres des forces de l’ordre et aux soldats de l’armée postés à de très nombreux check points. Celles-ci étaient organisées, entre autres, par les mosquées du pays, lesquelles se réclamaient dans leur action de la zakat (dîme destinée à la bienfaisance communautaire, dont les mosquées aspirent à contrôler le versement). En tête de ces opérations : la nouvelle grande mosquée Hazret-Sultan de la capitale (la plus vaste d’Asie centrale, se plaît à préciser son site), dont le mufti est également imam en chaire.
Un peu plus tard encore, les récitations du Coran organisés par le mufti se feront à la mémoire des seuls « soldats et habitants paisibles » d’Almaty ayant perdu la vie dans les « troubles » de janvier. Longtemps, la Direction spirituelle n’eut pas un mot, dans ses déclarations publiques, pour les manifestants tués, blessés, emprisonnés ni leurs familles. Dès le 20 janvier cependant, se mettait en route un programme d’aide alimentaire aux familles éprouvées par les événements. Appelé « L’Union fait la force », il réservait une large place à quantité d’imams locaux, a priori plus réceptifs aux attentes de leurs ouailles que les bureaucrates de la Direction.
Ce que l’on a observé, d’ailleurs, au cours des semaines suivantes fut une intensification du rôle des imamats régionaux dans la philanthropie, au profit du secteur de la santé entre autres, dans le sillage de deux années de lutte contre la pandémie en association avec le business régional. La curatelle de la nouvelle fondation Waqïp[4]De l’arabe waqf, terme désignant une fondation de mainmorte, dirigée souvent par un religieux (du moins dans la vision qu’en a le mufti du Qazaqstan)., présidée par le mufti, accueillait elle-même une brochette d’oligarques tels le pétrolier Baharidin Ablazimov, Islambek Salzhanov, patron d’un géant de la logistique, ou Serikzhan Seitzhanov, brasseur d’affaires et homme politique de Shïmkent dans le sud du pays, magnat de l’énergie, de la chimie et… du secteur hospitalier[5]Voir par ex. « Dix projets d’un seul coup : Serikzhan Seitzhanov agrandit son empire de complexes chimiques, de centrales électriques et de cliniques », https://forbes.kz (27/05/2021, en russe)..
Cet investissement croissant dans la philanthropie, on en retrouve des éléments chez le métropolite d’Astana et du Qazaqstan, Alexandre Mogilev, homologue de Nawrïzbay Qazhï pour l’orthodoxie orientale. Au Qazaqstan, où les Russes ont été majoritaires entre le tournant des années 1930 et la fin des années 1990, cette communauté ne constitue plus officiellement que quelque 19% de la population : en très grande majorité des Russes (18,5% de la population totale, contre 24% en 2009), établis principalement dans la moitié nord du pays où la capitale Astana (actuelle Nursultan) a été installée en 1998 et dotée, cinq ans plus tard, d’une métropolie.
Un ancrage communautaire régionalisé se double toutefois ici d’une géopolitique distincte. D’abord parce qu’en Asie centrale, historiquement, l’orthodoxie orientale s’identifie quasi au seul groupe ethnique russe (ce qui est moins le cas même dans la Fédération de Russie[6]Début janvier, l’approbation par le métropolite de l’appel aux troupes russes pour la répression des manifestations était vertement dénoncée par l’Église orthodoxe d’Ukraine : voir « … Continue reading). Ensuite, parce que la métropolie d’Astana et du Qazaqstan a été créé en 2003 à l’initiative du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe, dont elle relève entièrement. Enfin parce que si Alexandre s’est distingué, dans une jeunesse un tantinet anticonformiste, comme spécialiste de la dissidence religieuse dans l’URSS de Staline[7]Ne lui doit-on pas une première thèse en théologie sur la vie et le martyre de l’archevêque saint Nicodème de Kostroma et de Galitch, mort dans une geôle du NKVD en 1938 ?, la fidélité à Moscou semble avoir pris chez lui, depuis, le dessus.
Natif, il est vrai, de Kirov au nord-est du bassin de la Volga (en 1957), Alexandre a été formé à l’Académie théologique de Moscou. Il est longtemps resté archevêque de Kostroma, sur le cours supérieur de la Volga, ne s’installant au Qazaqstan qu’à sa nomination à Nursultan en 2010. L’Asie centrale, il l’a longtemps supervisée de loin, pour le compte du Saint Synode[8]Voir sa biographie officielle sur https://mitropolia.kz (dernière consultation le 25 février).. Et il y compte peu d’interlocuteurs dans le corps diplomatique hormis les ambassades et consulats russes et bélarusses (sans oublier, bien sûr, le nonce apostolique). Il est vrai aussi qu’en dépit du luxe de ses locaux, ses moyens d’action propre demeurent beaucoup plus limités que ceux du mufti[9]Sur les enjeux publics et politiques actuels de la philanthropie dans l’orthodoxie russe, voir notamment Detelina Tocheva, « The economy of the temples of God in the turmoil of changing Russia », … Continue reading.
Ce qui rassemble les hiérarchies cléricales sunnite comme orthodoxe est une loyauté politique sans faille envers le pouvoir à Nursultan ou à Moscou, aiguillonnée par une commune hostilité envers la religion protestataire, musulmane ou chrétienne. (On évite ici les mots valises d’“extrémisme” ou de “radicalisation”, utilisés par les forces de l’ordre et les autorités confessionnelles de l’ex-URSS à l’encontre de toute forme de contestation se réclamant, ou non d’ailleurs, d’un héritage confessionnel ; on se garde encore plus de celui d’“islam politique” : ne venons-nous pas de mesurer l’implication, dans le politique, de l’establishment religieux sunnite ?)
La philanthropie même de la Direction spirituelle comme celle de la métropolie semblent vouloir gommer le souvenir de celles de missions transnationales, musulmanes et chrétiennes, présentes en Asie centrale au cours de la décennie qui a suivi la chute du Rideau de Fer. Elles s’inspirent d’ailleurs des pratiques et du sens du branding des missions baptistes et évangélistes présentes dans la région dans les années 1990, avant que les anciennes républiques soviétique adoptent des législations limitant le prosélytisme de ces missions à partir du tournant du siècle, dans un contexte de tensions interconfessionnelles et de xénophobie croissante, alimentée d’en-haut.
Défis particuliers pour le mufti : la trace laissée dans les imaginaires collectifs par cette période d’ouverture des frontières et le rôle joué par des missions musulmanes transnationales à vocation caritative (Tablighi Jama‘at d’extraction indo-pakistanaise, courant Nurcu venu de Turquie…) dans le développement autonome d’une riche philanthropie islamique. Celle-ci, il est vrai, représentait, pour les mosquées locales nouvellement rouvertes, une menace d’assèchement de leur collecte de la zakat, à un moment où certaines luttaient pour la restitution de leurs biens confisqués et la plupart pour les chiches libéralités de fidèles à peine sortis du collectivisme.
Si la plupart de ces missions ont fini par se voir interdites, d’autres continuent de prospérer, protégées par un recrutement communautaire et par le caractère confidentiel de leur action. Tel est le cas de certaines Voies (turuq) soufies historiques, à la fois présentes dans le développement de réseaux de madrasas aux ramifications internationales et actives dans l’économie “islamique”, où elles appuient et concurrencent à la fois la muftiyyat dans son œuvre de normalisation. La branche Süleymancı, d’origine ottomane et turque, de la voie Naqshbandiyya, qui prend sa source en Asie centrale, s’est illustrée dans ces domaines dans le sud du Qazaqstan[10]Voir par exemple Yana Pak, « Making halal business in Southern Kazakhstan : combining the Soviet and Sufi legacies ? », Sociology of Islam 8 (2020), pp. 307–21..
Si ces acteurs sont bien vus des autorités, dans un contexte caractérisé par un contrôle politique croissant de la pratique religieuse, islamique en particulier, c’est du fait de leur attitude générale quiétiste ainsi que de leur caractère “traditionnel”[11]Sur la restriction actuelle des libertés religieuses au Qazaqstan, voir les chroniques de Felix Corley pour la fondation norvégienne Forum 18, par ex. : « Kazakhstan. New controls on religious … Continue reading. Ce qualificatif désigne, dans l’espace postsoviétique, des courants religieux d’extraction locale, jugés « non politiques » car peu susceptibles de jouer le rôle de cheval-de-Troie de Washington ou de ses alliés du Proche-Orient[12]Le premier président du Qazaqstan indépendant, Nursultan Nazarbayev (1990–2019), ancien premier secrétaire du PC qazaq, créait dès 2003 un « Congrès des dirigeants des religions mondiales … Continue reading. L’“islam politique” quant à lui (“wahhabisme” hier, “salafisme” aujourd’hui), est la cible d’une “lutte antiterroriste” qui a longtemps puisé ses éléments de langage en Occident.
Doté d’une formation d’historien, le mufti Nawrïzbay Qazhï promeut activement une vision du passé axée sur un islam traditionaliste, lignager, organisé autour du culte régional de dynasties soufies de descendants de prédicateurs des premiers siècles de l’hégire, nourri des traditions tribales de la steppe, encadré pendant la période soviétique par les fonctionnaires de la muftiyyat et de rares mosquées accréditées[13]Cf. U. Bigozhin, N. Tsyrempilov, B. Zhumabayev, « A nation’s holy land : Kazakhstan’s large-scale national project to map is sacred geography », Nationalities papers (2021), pp. 1–18.. On doit à la Direction spirituelle une récente « Histoire de l’islam au Qazaqstan[14]Mükhan Isakhan & Aqmaral Satïbaldieva, Qazaqstandaghï islam tarikhï, Nursultan : Muftyat, 2022 ; voir la présentation publique de l’ouvrage sur le site de la Direction spirituelle, … Continue reading » qui borne ce savoir, selon un canon mis en œuvre à l’échelle de l’ex-URSS, depuis le tournant du XXIe siècle, avec une large participation de l’institution académique[15]Voir par exemple mon compte rendu d’ouvrages sur https://redgold.hypotheses.org/378 (11/01/2022)..
Tous semblent s’accorder sur une chose : faire oublier le riche passé du Qazaqstan en termes de mouvements sociaux. Certes, les jeunes générations se souviennent peu de manifestations comme celles d’Almaty en 1986, à la veille de la perestroïka, qui avaient pourtant favorisé la cristallisation d’un sentiment national qazaq. Reste cependant dans les mémoires la répression en 2011 des grèves du site pétrolier de Zhanaozen, sur la Caspienne, qui avait fait plusieurs dizaines de morts. Et lorsqu’en janvier 2022 Zhanaozen s’est de nouveau trouvée au premier rang des villes mutines, la mémoire des tués de 2011 a pu jouer un rôle moteur des mobilisations.
L’amnésie que l’establishment confessionnel s’attache à entretenir, à grand renfort de philanthropie institutionnalisée, est favorisée côté musulman majoritaire par la grande jeunesse de la Direction spirituelle des musulmans du Qazaqstan et de son Conseil des oulémas, où dominent les trentenaires, certains nommés après l’arrivée au pouvoir de Qasïm-Zhomart Toqayev en 2019. Nés souvent après la perestroïka, choyés par le pouvoir, ils partagent l’aversion de ce dernier pour la « radicalité ». Leur jeunesse, au demeurant, ne les empêche nullement de renouer sans états d’âme avec la vocation ultraconservatrice inscrite dans les gênes de l’institution.
La jeune muftiyyat qazaque semble redécouvrir son ADN, hérité des “directions spirituelles musulmanes” créées en URSS en 1943. L’Asie centrale s’était trouvée dotée de l’une d’elles, basée à Tachkent en Ouzbékistan, avec des qaziyyat (offices de cadi) dans les quatre autres républiques fédérées de la région. Défendant une vision séculariste de l’islam, les qazi d’Asie centrale se disaient parfois fonctionnaires civils de l’URSS . Leur stratégie a longtemps consisté à appuyer les mobilisations du régime soviétique (comme pendant l’occupation de l’Afghanistan) en échange de la réfection de pèlerinages ou, comme aujourd’hui, d’un rôle accru dans le contrôle social.
Le lissage du champ religieux par l’adoption de législations de plus en plus limitatives contre les missions étrangères et les courants “politisés” favorise l’hégémonie actuelle de la muftiyyat qazaque. On peut y voir le retour d’un âge d’or paradoxal de l’islam centrasiatique, pendant lequel le Rideau de Fer a protégé l’establishment confessionnel musulman de la concurrence d’acteurs aux pédigrées théologiques prestigieux mais à la vision plus intégraliste de la religion. Âge d’or pour tout le monde, y compris pour des puissances occidentales en quête, dans un réservoir de matières premières, d’une “stabilité” dont l’actuelle guerre d’Ukraine a rappelé le caractère illusoire.

(article rédigé le 2 mars 2022).

Notes

Notes
1 Précisons que Qazagstan correspond à la graphie de la langue qasaq et non russe, graphie qui privilégiée par l'auteur du présent article (note de l’Observatoire international du religieux).
2 OTSC, organisation multinationale à vocation politico-militaire, fondée le 7 octobre 2002 et regroupant, sous l’égide russe, l’Arménie, le Belarus, le Qazaqstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan.
3 Au recensement de 2009, sur un total de 16 millions d’h., la population du Qazaqstan comptait 3,8 millions de Russes (23,7%), 460 000 Ouzbeks (2,9%), 330 000 Ukrainiens (2,1%), 223 000 Ouïghours (1,4%), 204 000 Tatars (1,3%), 178 000 Allemands (1,1%), 100 000 Coréens (0,6%) et 66 000 Bélarusses (0,4%). La présence des groupes allemand et coréen s’explique par l’histoire des migrations et déplacements de population particulière à l’Empire russe et à l’URSS.
4 De l’arabe waqf, terme désignant une fondation de mainmorte, dirigée souvent par un religieux (du moins dans la vision qu’en a le mufti du Qazaqstan).
5 Voir par ex. « Dix projets d’un seul coup : Serikzhan Seitzhanov agrandit son empire de complexes chimiques, de centrales électriques et de cliniques », https://forbes.kz (27/05/2021, en russe).
6 Début janvier, l’approbation par le métropolite de l’appel aux troupes russes pour la répression des manifestations était vertement dénoncée par l’Église orthodoxe d’Ukraine : voir « In Kazakhstan, ROC Metropolitan praises introduction of Russian troops », https://df.news [blog du “Front spirituel d’Ukraine”] (11/01/2022) ; voir aussi « “Say no to Putin” : Ukrainians support protests in Kazakhstan », www.aljazeera.com (10/01/2022) et la synthèse de Kathy Rousselet, « Les Églises orthodoxes dans la guerre en Ukraine », https://obsreligion.cnrs.fr (mars 2022).
7 Ne lui doit-on pas une première thèse en théologie sur la vie et le martyre de l’archevêque saint Nicodème de Kostroma et de Galitch, mort dans une geôle du NKVD en 1938 ?
8 Voir sa biographie officielle sur https://mitropolia.kz (dernière consultation le 25 février).
9 Sur les enjeux publics et politiques actuels de la philanthropie dans l’orthodoxie russe, voir notamment Detelina Tocheva, « The economy of the temples of God in the turmoil of changing Russia », European journal of anthropology 55/1 (2014), pp. 1–24.
10 Voir par exemple Yana Pak, « Making halal business in Southern Kazakhstan : combining the Soviet and Sufi legacies ? », Sociology of Islam 8 (2020), pp. 307–21.
11 Sur la restriction actuelle des libertés religieuses au Qazaqstan, voir les chroniques de Felix Corley pour la fondation norvégienne Forum 18, par ex. : « Kazakhstan. New controls on religious meetings : delayed, abandoned or imminent ? », www.forum18.org (20/08/2021).
12 Le premier président du Qazaqstan indépendant, Nursultan Nazarbayev (1990–2019), ancien premier secrétaire du PC qazaq, créait dès 2003 un « Congrès des dirigeants des religions mondiales traditionnelles », qui tient dans le pays des assemblées plus ou moins régulières, cornaquées par la muftiyyat. Le mufti lui-même porte en tout temps un vêtement sacerdotal inspiré certes de la modest fashion transnationale mais adorné avec grand soin de motifs décoratifs qazaqs très apparents.
13 Cf. U. Bigozhin, N. Tsyrempilov, B. Zhumabayev, « A nation’s holy land : Kazakhstan’s large-scale national project to map is sacred geography », Nationalities papers (2021), pp. 1–18.
14 Mükhan Isakhan & Aqmaral Satïbaldieva, Qazaqstandaghï islam tarikhï, Nursultan : Muftyat, 2022 ; voir la présentation publique de l’ouvrage sur le site de la Direction spirituelle, www.muftyat.kz, le 23 février dernier à l’occasion d’une assemblée du “Congrès des oulémas” du pays.
15 Voir par exemple mon compte rendu d’ouvrages sur https://redgold.hypotheses.org/378 (11/01/2022).
Pour citer ce document :
Stéphane Dudoignon, "Actualité du sunnisme d’État : les autorités religieuses du Qazaqstan face aux protestations de janvier 2022". Bulletin de l'Observatoire international du religieux N°36 [en ligne], mars 2022. https://obsreligion.cnrs.fr/bulletin/actualite-du-sunnisme-detat-les-autorites-religieuses-du-qazaqstan-face-aux-protestations-de-janvier-2022/
Bulletin
Numéro : 36
mars 2022

Sommaire du n°36

Voir tous les numéros

Auteur.e.s

Stéphane Dudoignon, Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), membre du Centre d’études turques ottomanes balkaniques et centrasiatiques (Cetobac) et du Groupe sociétés, religions, laïcités (GSRL)

Mots clés
Thèmes : ,
Aires géographiques :
Aller au contenu principal