Bulletin N°42-43

mai 2023

De quelques conséquences de la guerre en Ukraine en Asie centrale : sphère sociale et religieuse

Catherine Poujol

L'Asie centrale, comme partout dans le monde a été frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19[1]Y compris le Turkménistan qui a nié quasiment jusqu’au bout la présence du COVID 19 dans ses frontières tout en prenant les mesures nécessaires pour y remédier. [En ligne] … Continue reading depuis 2020 et ne s’en est relevée que pour retomber dans l’incertitude géopolitique, économique et sociale induite par l’intervention militaire russe en Ukraine depuis le 24 février 2022. La crise économique qui avait touché les cinq pays d’Asie centrale, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan et Turkménistan, à partir de 2020 aurait pu se solder par un rebond salutaire (sauf pour les prévisions de l’Ouzbékistan en 2023) au sortir de la pandémie[2] [En ligne] https://eabr.org/en/analytics/special-reports/the-economy-of-central-asia-a-fresh-perspective/. si la situation géopolitique à leur frontière ne s’était pas brutalement transformée.

La décision russe de bouleverser l'ordre mondial pour des raisons de politique intérieure propres à la Fédération de Russie ne pouvait pas ne pas impacter son « étranger proche », étant donné la profondeur des liens historiques, économiques, socio-culturels qui les lient depuis la période tsariste jusqu’à nos jours. Il faut préciser qu’en Asie centrale vivent encore près de cinq millions de Russes, Ukrainiens et Biélorusses, dont 3,5 millions au seul Kazakhstan, constituant une minorité ethnoreligieuse conséquente face à la majorité musulmane plus ou moins massive dans chaque république[3]Voir dans la seconde partie de cet article..

Notre propos ici est de nous concentrer sur l’impact de ce dernier tournant historique, d’ampleur globale sur la sphère sociale et religieuse, comprenant, l’encadrement religieux officiel et les pratiques individuelles au sein des sociétés concernées.

Premières conséquences de la guerre en Ukraine

L’annonce de l’intervention russe en Ukraine a frappé de stupeur l’ensemble de la population d’Asie centrale, comme ailleurs dans le monde. La réception de cet événement géopolitique majeur allait différer selon l’origine ethnique des citoyens, leur âge, leur affiliation religieuse, étant entendu que l’existence de grandes communautés russophones comprenant des Russes en majorité et des minorités d’Ukrainiens et de Biélorusses aurait des incidences fortes au niveau local.

En Asie centrale, les sociétés sont pluriethniques et pluriconfessionnelles, avec de grandes disparités dans le nombre de représentants des nombreuses minorités religieuses enregistrées dans chaque pays (18 au Kazakhstan,16 au Kirghizstan, 16 en Ouzbékistan). L’islam sunnite de mazhab hanéfite, avec quelques poches de chiisme duodécimain (comme en Iran) notamment en Ouzbékistan (à Samarcande et Boukhara) et au Tadjikistan parmi les peuples ismaéliens du Pamir est largement majoritaire partout : 73% au Kazakhstan, 88 % au Kirghizstan, 96% au Tadjikistan, 93% au Turkménistan, 97% en Ouzbékistan, ces chiffres étant en augmentation depuis dix ans[4][En ligne] https://atlasocio.com/classements/religions/islam/classement-etats-par-adherents-islam-pourcentage-asie.php..

La tendance qui se dessine depuis la fin de l’URSS est, d’une part, le net retour vers la pratique de l’islam par les jeunes ruraux et les urbains de moins de 25 ans et, d’autre part, la « salafisation massive » des classes moyennes urbanisées dans les sociétés centrasiatiques, optant pour un conservatisme social et religieux qui les a singulièrement rendus perméables au discours poutinien de ces dernières années.

Il ne reste que très peu d’athées en Asie centrale, parmi les élites urbaines soviétisées, une présence orthodoxe encore forte au Kazakhstan, au Kirghizstan, dans une moindre mesure en Ouzbékistan incarné par le diocèse de Tachkent au Monastère de la Trinité Saint Nicolas et de nombreux représentants d’églises protestantes plus ou moins bien tolérées.

Les tendances actuelles

La lecture attentive des post circulant dans les réseaux sociaux, certains articles des médias et des discussions informelles avec des experts ont permis de dégager quelques tendances actuelles.

La fracture sociale au niveau intrafamilial, intergénérationnel qui s’opérait déjà sur les questions religieuses, de radicalisation, de position complotiste, de conservatisme sociétal prônant la défense des valeurs familiales en conformité avec l’impulsion de la Fédération de Russie (lois sur l’interdiction de l’homosexualité au Kirghizstan revotée après avoir été dépénalisé il y a 20 ans) s’est encore approfondie au sujet de la guerre en Ukraine.

De fait, on assiste partout à une nouvelle rupture générationnelle dans le positionnement de la population à propos de ce conflit. Elle se situe dans le prolongement de celle déjà observée en matière religieuse, marquée par le retour à une foi intégriste de la part d’une fraction des moins de vingt-cinq ans, par rapport à leurs parents ou grands-parents. Ainsi, les générations qui ont connu l’URSS, voire la Seconde Guerre mondiale, sont mobilisées en faveur de la position russe, voire aimantées par Poutine, alors que les jeunes générations sont soit hostiles à cette guerre, soit non concernés. De nombreuses familles sont en souffrance à cause des prises de position antagonistes de leurs membres sur la question de l’Ukraine. Il faut dire que comme ailleurs, ce sont les générations qui ont vécu l’URSS qui regardent la télévision et sont sujettes au discours russe diffusé par les innombrables chaines russes disponibles en Asie centrale.

Si la posture des partisans de la Fédération de Russie oscille entre le soutien affirmé à Poutine et le rejet primordial des États-Unis, en rejetant sur eux la faute de « l’Opération spéciale », on note tout de même une nette perte de confiance de tous envers les capacités militaires et stratégiques de la Fédération de Russie. Une perte de confiance surtout pour le Kazakhstan qui partage près de 7000 km de frontières avec la Russie, dans la poursuite de sa construction étatique souveraine qui prend actuellement une tournure d’équilibrisme politique et qui devient un sujet de relations internationales[5]Voir l’interview de l’ambassadeur de Chine en France sur LCI, le vendredi 21 avril, évoquant les États post-soviétiques qui ne seraient pas réellement insérés dans l’ordre international.. Une fracture évidente entre les populations locales, parmi lesquelles se développent des courants nationalistes ou panturquistes, et les Russes, les Ukrainiens d’Asie centrale et les Russes d’Asie centrale est à observer, sans parler de la problématique situation des couples russo-ukrainiens.

En Ouzbékistan, pays qui s’est le plus réislamisé depuis la fin de l’URSS, une fraction de la jeunesse soutient l’Ukraine, non pas par conviction démocratique, mais par rejet de la Fédération de Russie, par mimétisme avec la jeunesse d’autres pays musulmans, inspirés par le mouvement des Taliban, rêvant d’un État islamique d’Ouzbékistan[6]Interview avec une docteure en psychologie ouzbèke spécialiste des mouvements islamistes, Saida Arifkhanova, le 10 avril 2023. .

Quoiqu’il en soit, le pope de la cathédrale de l’Ascension à Almaty, Yakov Vorontsov a déclaré le 2 novembre 2022 au journaliste d’Eurasianet que de nombreuses attitudes sociales étaient désormais prises sous l'influence de la guerre de la Russie en Ukraine. Il a ajouté : Le 24 février a été un coup dur. En tant que Russe, connaissant bien la littérature russe et ayant enseigné la philosophie russe dans un séminaire pendant quatre ans, j'étais bien conscient des dangers des mythes philosophiques et des fantasmes impériaux […] Ce monstre vivait quelque part au plus profond de la vision du monde russe. Et ainsi cela a pris forme. Et j'ai vu cela comme une menace pour moi-même et pour ma patrie, le Kazakhstan[7] [En ligne] https://russian.eurasianet.org/..  En conséquence, il a décidé en tant que Kazakhstanais de parler kazakh et de poster sur son site Facebook des versets de la bible en kazakh. Mais, son cas reste encore isolé parmi ses coreligionnaires.

Il faut signaler également, à l’instar de ce qui se passe en Fédération de Russie un an après le début du conflit, une sorte de désaveu de la propagande officielle dont les émissions phares sont délaissées au profit de nouvelles émissions animées par des voyants, voyantes, chamanes et autres devins autoproclamés qui remplacent le discours apocalyptique usé des propagandistes officiels par des annonces illuminées sur le rôle eschatologique du peuple russe dans sa lutte contre le mal[8]Conversation avec Igor Jakovenko, [en ligne] https://www.youtube.com/live/HG-9E3dN8ow?feature=share..

Certains enfin signalent l’arrogance de la nouvelle vague de Russes qui ont fui la mobilisation, les traitent de dezertiry, déserteurs, et en profitent pour augmenter drastiquement le prix de leurs loyers quand ils ont un appartement à louer. 400 000 sont arrivés au Kazakhstan après l’annonce de la mobilisation en septembre 2022, 100 000 s’y sont installés. Après plusieurs mois de présence, certains opposants au régime de Poutine ont même craint d’être extradés vers la Russie[9][En ligne] https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-reportage-de-la-redaction/kazakhstan-d-abord-accueillis-les-russes-exiles-craignent-d-etre-renvoyes-en-russie-6111433..  Plusieurs milliers sont également arrivés en Ouzbékistan et au Kirghizstan où ils ont provoqué une tension dans la société (sur le marché du travail, immobilier).

Du point de vue des dirigeants religieux, on observe également de fortes secousses.  Outre la situation en Russie même et en Ukraine à propos de laquelle le patriarche Kirill, conseiller de Poutine pour l’Orthodoxie dépeint la guerre en termes purement spirituels : « nous sommes entrés dans une lutte qui n'a pas une signification physique, mais métaphysique." Il décrit la guerre comme une lutte « pour le salut éternel » des Russes de souche[10][En ligne] https://www.usip.org/publications/2022/03/role-religion-russias-war-ukraine, 17 mars 2022.. Dans le même temps, le conflit est condamné ouvertement par le Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, disant que « le monde entier est contre la Russie ».

Du côté de l’islam, quelques jours après le début de « l’Opération spéciale en Ukraine », le 6 mars 2022, le ministre des Affaires étrangères du Kirghizistan Ruslan Kazakbaev a visité la mosquée djami de Moscou, où il a rencontré le président de l'administration spirituelle des musulmans de Russie, le chef du Conseil des muftis de Russie Ravil Gainutdin pour l’assurer de la considération des croyants du Kirghizstan à son égard. Dans le contexte des développements en Ukraine, le mufti de Russie a appelé tous les croyants à prier dans les mosquées pour la paix et pour le repos des âmes des civils innocents. Ruslan Kazakbaev et Ravil Gainutdin, notant les conséquences dévastatrices des guerres et de nombreuses victimes, ont pratiqué un du‘â’ (prière personnelle d'un musulman) pour parvenir à la paix et à l'harmonie, à la création, à l'unité et à la prospérité[11] [En ligne] https://24.kg/obschestvo/226529_molba_omire_glava_mid_krimuftiy_rossii_obsudili_shirokiy_spektr_voprosov/. Un an après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, la dimension religieuse du conflit n’a pas perdu de son acuité, ni en Ukraine, ni en Russie[12][En ligne] https://blogs.lse.ac.uk/religionglobalsociety/category/podcasts-and-videos/, pour une liste documentée sur le sujet., mais pas uniquement du côté de l’orthodoxie. Il semble aussi que l’Ukraine ait servi de lieu de refuge pour quelques membres de l’État islamique depuis la chute de celui-ci[13] Discussion avec l’expert islamologue kazakh Rasim Tchelidzé, le 9 avril 2023.. Des sources centrasiatiques travaillant sur la question religieuse indiquent que certains d’entre eux qui s’étaient repliés en Ukraine se battent du côté ukrainien, d’autres y étaient retenus en prison ou se faisaient soigner dans les hôpitaux ukrainiens et sont partis vers l’Ouest avec les réfugiés ukrainiens, d’autres enfin ont déclaré qu’il est bon que les infidèles se tuent entre eux[14]Qu’on ne cite pas pour des raisons de sécurité.. Il y a également des membres du Hizb u-tahrir installés en Ukraine depuis des années. Certains ressortissants d’Asie centrale se battent du côté ukrainien tel le Turkmène, Abu Yunus vivant en Ukraine depuis 2018, engagé volontaire dans le bataillon appelé Sheykh Mansur aux côtés de Tchéchènes, d’Ouzbeks et de Kirghizes[15][En ligne] https://www.instagram.com/reel/CrAtWBtqVKP/?igshid=MDJmNzVkMjY%3D..  En ce qui concerne les réactions des autorités religieuses d’Asie centrale à propos de la guerre en Ukraine, on note une position claire qui suit la mobilisation du 21 septembre 2022. La Direction spirituelle des Musulmans de l’Ouzbékistan a promulgué une fatwa interdisant aux travailleurs migrants ouzbeks en Russie de s’enrôler dans l’armée russe ou toute autre milice privée, sous peine de commettre un péché : « un musulman n'est pas autorisé à prendre part à des hostilités autre que la défense de sa patrie ». L'imam Muhammad, un grand érudit a écrit dans son livre As-Siyar-ul-Kabir : « les musulmans ne sont pas autorisés à se joindre à des non musulmans pour se battre contre une autre communauté de non-musulmans », indique le message[16][En ligne] https://uznews.uz/posts/58805..

Il semble évident qu’une telle prise de décision provient avant tout de la présidence du pays, mais, il est aussi possible que la société ouzbèke soit sensible à l’absence de sens pour elle de participer à cette guerre[17][En ligne] https://www.svoboda.org/a/uzbekistan-i-kyrgyzstan-zapretili-svoim-grazhdanam-voevatj-v-ukraine/32048305.html. Le gouvernement kirghize a également interdit à ses nombreux ressortissants travaillant en Russie de s’enrôler dans l’armée russe sous peine de perdre leur nationalité ou même de poursuites pénales[18] [En ligne] https://kloop.kg/blog/2022/11/23/gknb-nachal-sledstvie-po-faktu-uchastiya-kyrgyzstantsa-v-vojne-v-ukraine/.

Ces décisions de la part du gouvernement ouzbek et kirghize sont à analyser en réaction aux nouvelles dispositions prises par la Douma d’État de la Fédération de Russie qui le 20 septembre 2022, a adopté des amendements à la législation sur l’acquisition simplifiée de la nationalité russe par les étrangers qui peuvent obtenir un passeport russe rapidement s'ils concluent un contrat avec l'armée russe ou d'autres formations militaires pour une période d'au moins un an. D’autres lois sont en cours d’élaboration afin d’augmenter le nombre de Centrasiatiques dans l’armée[19]La Douma prépare une loi rendant le service militaire obligatoire pendant un an pour les personnes originaires des pays d'Asie centrale : Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan ayant … Continue reading. De nombreux ressortissants d’Asie centrale travailleurs migrants en Russie ont été enrôlés lors de la mobilisation de septembre 2022, ou optent pour cette solution afin d’obtenir le passeport russe[20][En ligne] https://kloop.kg/blog/2022/04/07/vyhodtsy-iz-stran-tsentralnoj-azii-uchastvuyut-v-vojne-v-ukraine-cabar-asia/. Un certain nombre de soldats tués au combat ont été rapatriés dans leur pays d’origine.

Au Kirghizstan où la plus grande église orthodoxe d’Asie centrale a été consacrée en décembre 2015[21][En ligne] https://orthodoxie.com/la-plus-grande-eglise-orthodoxe-dasie-centrale-a-ete-consacree-a-bichkek-kirghizstan/, la ligne suivie par les autorités religieuses locales est celle du soutien indéfectible au Patriarcat de Moscou et à Vladimir Poutine.

 

Depuis le mois de mars 2023, on note des problèmes d’alerte à la bombe dans divers établissements scolaires et universitaires à Bichkek (notamment l’Université américaine AUCA) et l’école religieuse du Prince Vladimir près la cathédrale de la Sainte-Résurrection qui elle aussi a été évacuée, le 28 mars 2023[22][En ligne] https://kaktus.media/doc/477992_iz_za_soobsheniy_o_bombah_evakyirovali_eshe_tri_shkoly_i_cerkov_video.html.

Conclusion

Comme ailleurs dans le monde, mais avec des modalités particulières qui les rendent plus fragiles face à la conjoncture économique en Russie, les pays d’Asie centrale sont fortement impactés par la guerre en Ukraine. Ces États fragilisés depuis la pandémie de Covid 19, font face également à une situation toujours problématique qui sévit en Afghanistan et s’interrogent sur les intentions de la Fédération de Russie une fois achevée ladite Opération spéciale en Ukraine.

De fait, la population est passée du traumatisme généré par la pandémie de Covid 19 à celui découlant de la nouvelle période d’incertitude géopolitique qui s’ouvre depuis février 2022. Le repli vers le religieux semble évident dans ses circonstances, mais leur pragmatisme et leur capacité de résilience face à l’adversité leur fait comprendre à quel point les problèmes politiques, stratégiques, économiques et sociaux s’interpénètrent, s’influencent et ne peuvent qu’avoir des conséquences imprévisibles sur leur niveau de vie, leur sécurité, leurs perspectives d’avenir.

Ainsi, dans les sociétés centrasiatiques, après la pandémie qui a accéléré une fracture sociale multiscalaire entre croyants et athées (ou anciennes générations soviétiques peu pratiquantes d’une façon générale) et entre tenants des différentes obédiences islamistes, la guerre en Ukraine a redistribué les cartes. On distingue à présente un clivage entre les partisans du muftiat d’une part qui vont suivre les injonctions gouvernementales pour empêcher les croyants de se battre du côté des Russes (Kirghizstan, Ouzbékistan), et les croyants intégristes, salafistes, (tablighi djamaat notamment et membres clandestins de DAECH), voire radicaux sous l’influence de groupes étrangers, qui, à part quelques exceptions, se désintéressent d’un conflit qui ne les concerne pas.

Malgré leur capacité de réajustement rapide aux nouvelles conditions des échanges mondiaux, les citoyens centrasiatiques doivent affronter un grand moment d’incertitude économique, géopolitique et morale pour lequel ils n’ont guère de filet de sécurité. Le président kirghize Sadyq Japarov a conseillé à sa population d’acheter de l’or pour sécuriser l’avenir et le président Tadjik Emomoli Rahmon a suggéré de faire des provisions de produits de base pour deux ans.

Dans ces circonstances, le religieux a une carte à jouer pour redonner du sens aux croyants, apaiser leurs angoisses, susciter le dialogue entre eux, quand celui-ci s’est détérioré, fournir une nouvelle lecture d’un monde déboussolé.

 

 

Notes

Notes
1 Y compris le Turkménistan qui a nié quasiment jusqu’au bout la présence du COVID 19 dans ses frontières tout en prenant les mesures nécessaires pour y remédier. [En ligne] https://thediplomat.com/2020/06/is-turkmenistan-nearing-a-covid-19-announcement/
2 [En ligne] https://eabr.org/en/analytics/special-reports/the-economy-of-central-asia-a-fresh-perspective/.
3 Voir dans la seconde partie de cet article.
4 [En ligne] https://atlasocio.com/classements/religions/islam/classement-etats-par-adherents-islam-pourcentage-asie.php.
5 Voir l’interview de l’ambassadeur de Chine en France sur LCI, le vendredi 21 avril, évoquant les États post-soviétiques qui ne seraient pas réellement insérés dans l’ordre international.
6 Interview avec une docteure en psychologie ouzbèke spécialiste des mouvements islamistes, Saida Arifkhanova, le 10 avril 2023. 
7 [En ligne] https://russian.eurasianet.org/.
8 Conversation avec Igor Jakovenko, [en ligne] https://www.youtube.com/live/HG-9E3dN8ow?feature=share.
9 [En ligne] https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-reportage-de-la-redaction/kazakhstan-d-abord-accueillis-les-russes-exiles-craignent-d-etre-renvoyes-en-russie-6111433.
10 [En ligne] https://www.usip.org/publications/2022/03/role-religion-russias-war-ukraine, 17 mars 2022.
11 [En ligne] https://24.kg/obschestvo/226529_molba_omire_glava_mid_krimuftiy_rossii_obsudili_shirokiy_spektr_voprosov/
12 [En ligne] https://blogs.lse.ac.uk/religionglobalsociety/category/podcasts-and-videos/, pour une liste documentée sur le sujet.
13 Discussion avec l’expert islamologue kazakh Rasim Tchelidzé, le 9 avril 2023.
14 Qu’on ne cite pas pour des raisons de sécurité.
15 [En ligne] https://www.instagram.com/reel/CrAtWBtqVKP/?igshid=MDJmNzVkMjY%3D.
16 [En ligne] https://uznews.uz/posts/58805.
17 [En ligne] https://www.svoboda.org/a/uzbekistan-i-kyrgyzstan-zapretili-svoim-grazhdanam-voevatj-v-ukraine/32048305.html
18 [En ligne] https://kloop.kg/blog/2022/11/23/gknb-nachal-sledstvie-po-faktu-uchastiya-kyrgyzstantsa-v-vojne-v-ukraine/
19 La Douma prépare une loi rendant le service militaire obligatoire pendant un an pour les personnes originaires des pays d'Asie centrale : Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan ayant obtenu la nationalité russe depuis moins de dix ans. Tout refus entraînerait la perte de la nationalité russe non seulement pour la personne assujettie au service militaire, mais également pour les membres de sa famille.
20 [En ligne] https://kloop.kg/blog/2022/04/07/vyhodtsy-iz-stran-tsentralnoj-azii-uchastvuyut-v-vojne-v-ukraine-cabar-asia/
21 [En ligne] https://orthodoxie.com/la-plus-grande-eglise-orthodoxe-dasie-centrale-a-ete-consacree-a-bichkek-kirghizstan/
22 [En ligne] https://kaktus.media/doc/477992_iz_za_soobsheniy_o_bombah_evakyirovali_eshe_tri_shkoly_i_cerkov_video.html
Pour citer ce document :
Catherine Poujol, "De quelques conséquences de la guerre en Ukraine en Asie centrale : sphère sociale et religieuse". Bulletin de l'Observatoire international du religieux N°42 [en ligne], mai 2023. https://obsreligion.cnrs.fr/bulletin/de-quelques-consequences-de-la-guerre-en-ukraine-en-asie-centrale-sphere-sociale-et-religieuse/
Bulletin
Numéro : 42
mai 2023

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Auteur.e.s

Catherine Poujol, INALCO

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