Bulletin N°14

décembre 2017

Retour sur un colloque : « Le Pape François : une nouvelle diplomatie au Saint-Siège »

Charlotte Thomas

Le 15 décembre 2017 se tenait un colloque consacré à la diplomatie du Pape François. Organisée par Alain Dieckhoff (Sciences Po-CERI/CNRS), François Mabille (FIUC/GSRL) et Frédéric Martel (ZHdK University, Zurich), cette journée avait pour but d’analyser divers aspects des pratiques diplomatiques du Pape élu le 13 mars 2013 suite à la démission de Benoît XVI. Après quelques mots d’introduction générale, la journée a débuté par trois interventions présentant les principales dynamiques qui animent la politique étrangère du Saint-Siège sous le Pape François. Les trois sessions suivantes ont ensuite porté sur des cas d’étude concrets en abordant les relations particulières entre le Vatican d’une part, et l’Amérique latine, la Chine et le Moyen-Orient d’autre part, avec un éclairage particulier sur la situation des chrétiens d’Orient. Enfin, les deux dernières présentations de la journée ont adopté une perspective transnationale pour traiter de la politique étrangère papale.

Le chercheur américain Gerard Powers a ainsi présenté la position du Saint-Siège sur l’arme nucléaire, et les évolutions de celle-ci puisque le Pape François a été le premier souverain pontife à se prononcer explicitement contre le recours à l’arme nucléaire en novembre 2017. Ce positionnement politique doit donc être replacé dans la trajectoire de la politique du Vatican à l’égard de l’arme nucléaire. De plus, il est très important, notamment à deux égards. Premièrement, il permet de constituer le socle moral indispensable au désarmement nucléaire. Deuxièmement, il donne une direction claire au monde catholique et, partant, uniformise et renforce l’influence politique du Saint-Siège en ce qui concerne le désarmement nucléaire.

Professeur à l’université catholique de Caracas, Rafael Luciani a, quant à lui, analysé l’influence de la théologie sud-américaine sur le pontificat de François, ce dernier étant lui-même argentin. R. Luciani considère que cet héritage théologique encourage le Pape François à accorder une grande importance aux mouvements sociaux périphériques qui animent les Etats, ainsi qu’aux revendications des plus défavorisés. Partant, le souverain pontife considère qu’il est du ressort du Vatican d’encourager ces mobilisations et de soutenir ces populations afin de produire des sociétés plus inclusives et plus démocratiques.

Le titre des interventions ainsi que les enregistrements de ce colloque sont disponibles à l’adresse suivante : /ceri/fr/content/le-pape-francois-une-nouvelle-diplomatie-au-saint-siege

Pour citer ce document :
Charlotte Thomas, "Retour sur un colloque : « Le Pape François : une nouvelle diplomatie au Saint-Siège »". Bulletin de l'Observatoire international du religieux N°14 [en ligne], décembre 2017. https://obsreligion.cnrs.fr/bulletin/retour-sur-un-colloque-le-pape-francois-une-nouvelle-diplomatie-au-saint-siege/
Bulletin
Numéro : 14
décembre 2017

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Auteur.e.s

Charlotte Thomas, postdoctorante, CERI – Sciences Po Paris

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