Focus

novembre 2022

Religion et politique dans un Brésil divisé : la question du ” vote religieux ” lors des élections présidentielles de 2022

Sabrina Testa

« Je dis que Dieu a été très généreux avec moi, parce que partir d'où je suis parti, ne pas mourir de faim jusqu'à l'âge de 5 ans et vivre et être président deux fois et revenir à 77 ans et gagner à nouveau ne peut être que l'œuvre de Dieu et du peuple brésilien. Et donc je ne peux pas vous décevoir, je ne peux pas décevoir ma foi, et je vous promets que je ferai tout ce que je peux, je ferai plus que je peux parce que ce que vous m'avez donné comme vote de confiance exige de moi le respect pour vous, l'admiration pour vous[1]https://g1.globo.com/politica/eleicoes/2022/noticia/2022/10/31/leia-e-veja-a-integra-dos-discursos-de-lula-apos-vitoria-nas-eleicoes.ghtml. ».

C'est par ces mots que Luíz Inácio Lula da Silva s'est adressé à la foule de supporters qui l'attendait sur l'Avenida Paulista, après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle le 30 octobre dernier. Bien que Lula n'ait pas placé « Dieu au-dessus de tout[2]« Dieu au-dessus de tout, le Brésil au-dessus de tout » était le slogan de campagne de Bolsonaro lors de l'élection présidentielle de 2018 et est devenu une sorte de marque de fabrique de … Continue reading », comme son adversaire Jair Bolsonaro, il a tenu à répartir ses remerciements entre le peuple et Dieu, et à afficher clairement sa foi. Au Brésil, on le sait, il n'est pas possible de gagner une élection sans l'aide de Dieu[3]Dans le folklore politique brésilien, on se souvient du cas des élections municipales de 1985 à São Paulo. À cette occasion, le candidat Fernando Henrique Cardoso était le grand favori des … Continue reading, mais l'importance de la religion pour la politique semble avoir pris des proportions (et des formes) sans précédent dans la campagne présidentielle de 2022. Dès le début, la religion est devenue l'un des thèmes centraux, sinon le thème central, de la campagne électorale, mais pas seulement. La religion ‒qui, au Brésil, est principalement identifiée au christianisme‒ est devenue le langage même de la politique, est elle-même devenue une arène de dispute politique. Selon l'anthropologue Ronaldo de Almeida, il ne convient pas ici de parler de religion dans la politique, mais de religion comme politique. Dans ces derniers temps, « au Brésil, faire de la religion a été faire de la politique[4]https://www1.folha.uol.com.br/opiniao/2022/10/a-fe-e-o-governo-bolsonaro.shtml. ».

Lors des élections de 2022, le religieux a dicté les alignements des candidats (non exempts de transversalités), les préférences des électeurs, l'agenda des discussions et le ton des arguments et des provocations. S'il est difficile de faire une synthèse juste de la situation, de manière très générale, il est possible d'affirmer que Bolsonaro s'est aligné préférentiellement avec le secteur évangélique, qui constitue le noyau dur de sa coalition électorale[5]Bolsonaro appartient au Parti Liberal, qui a participé aux élections de 2022 en alliance avec le PP – Parti Progressistas et le Republicanos. Après le premier tour des élections, le PTB (Parti … Continue reading et une partie importante de son électorat. Il ne s'est toutefois pas passé du soutien des courants traditionalistes du catholicisme également sensibles à la rhétorique de la guerre culturelle contre le danger communiste, à la panique morale liée à « l’idéologie du genre » et au discours sur la libéralisation du port d'armes à feu, tout cela au nom de Dieu, de la patrie et de la famille.

De manière tout aussi schématique, il est possible d'affirmer que Lula a fait appel avant tout au catholicisme, qui a une relation historique avec son parti. Le Parti des Travailleurs (PT), créé au début des années 1980, a compté parmi ses bases fondatrices des militants des Communautés Ecclésiastiques de Base (CEBs), un mouvement populaire de gauche inspiré de la théologie de la libération, qui a prospéré au sein de l'Église catholique pendant les dernières années de la dictature militaire. Aujourd'hui encore, le PT attire la sympathie des courants progressistes non seulement de l'Église catholique, mais aussi du protestantisme historique et du mouvement évangélique secteurs attirés par un discours plus axé sur l'égalité, l'inclusion sociale et, surtout, la lutte contre la faim.

Au niveau des identifications personnelles, Bolsonaro a été caractérisé comme un « pan-chrétien » par le sociologue du protestantisme Paul Freston. D'origine catholique, il s’est fait baptiser Jourdain par le pasteur Everaldo Dias Pereira, leader du Parti Social Chrétien (PSC), en 2016. Il conserve une identification étroite avec le milieu évangélique sans toutefois être affilié à une église particulière. Sa femme, Michelle, en revanche, est une dévote assidue de l'Église Baptiste Attitude, aux caractéristiques pentecôtistes, et a joué un rôle clé dans la deuxième partie de la campagne, lorsqu'il s'est attaché à capter le vote évangélique féminin. De l’autre côté, Lula, quant à lui, a été baptisé, se reconnait toujours catholique,  mais reste discret dans sa pratique. Bien qu'il ne se soit pas dispensé de rencontrer des prêtres, des frères franciscains (la symbologie est ici claire) et des pasteurs, il a dû démentir publiquement des rumeurs virales dans les réseaux évangéliques bolsonaristes qui l’associaient au satanisme[6]L'association de Lula au satanisme provient d'une publication de l'influenceur numérique Vicky Vanilla, leader autoproclamé de l'Église de Lucifer du Nouvel Éon, dans laquelle il apporte son … Continue reading. Son équipe de campagne a affirmé que « le candidat est catholique, confirmé, marié et pratiquant » et qu’il défendra la liberté religieuse et ne fermera pas des églises (autre fausse accusation qui circulait dans les réseaux sociaux)[7]https://www.metropoles.com/brasil/eleicoes-2022/campanha-petista-apos-polemica-lula-jamais-conversou-com-o-diabo. Comme Dieu, le diable a également joué son rôle dans la campagne. Les réseaux … Continue reading.

Au niveau des électeurs, il est possible d'identifier une corrélation entre l'appartenance religieuse et la préférence politique. Si l'on prend comme référence les données de l'enquête Datafolha collectées le 29 octobre 2022[8]https://especiaisg1.globo/politica/eleicoes/2022/pesquisas-eleitorais/presidente/2-turno/Datafolha/., 59% des électeurs catholiques préfèrent Lula, tandis que 41% penchent pour Bolsonaro. Parmi les évangéliques, 69% ont déclaré une préférence pour Bolsonaro, 31% pour Lula. Parmi les personnes dites "sans religion" (composées principalement de croyants sans église), la proportion est inversée : 70% penchent pour Lula, et 30% pour Bolsonaro. Enfin, la catégorie "autres religions" (Spiritisme, religions de matrice africaine, entre autres) préfère également le candidat du Parti des travailleurs : 54% voteraient pour Lula et 46% pour Bolsonaro. En résumé, et de manière très générale, il est possible d'affirmer que les catholiques, les personnes sans religion et les membres de religions minoritaires ont tendance à préférer Lula, tandis que les évangéliques penchent plutôt pour Bolsonaro.

Au-delà de ce panorama général, quelques clarifications et nuances sont nécessaires. En premier lieu, il faut considérer le poids relatif de chaque segment religieux dans la population totale. Selon une enquête également menée par Datafolha en 2019, la démographie religieuse du pays était estimée à 50 % de catholiques, 31 % d'évangéliques, 11 % de personnes " sans religion " et 8 % d'adhérents à d'autres religions (3 % de spirites, 2 % de religions afro-brésiliennes, 1 % d'athées, entre autres segments minoritaires)[9]https://g1.globo.com/politica/noticia/2020/01/13/50percent-dos-brasileiros-sao-catolicos-31percent-evangelicos-e-10percent-nao-tem-religiao-diz-datafolha.ghtml, … Continue reading. Bien qu'étant des estimations[10]L'image réelle de la composition religieuse du pays est donnée par le recensement démographique effectué tous les 10 ans par l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistique (IBGE), un … Continue reading, ces données nous permettent d'affirmer que le pays a une empreinte majoritairement chrétienne, malgré la tendance à la diversification du champ religieux enregistrée depuis les années 1980. Dans ce contexte, on peut comprendre l'importance que représente l’électorat chrétien pour les candidats, ainsi que le poids statistique différentiel des catholiques et des évangéliques. Il ne faut pas manquer de mentionner, en deuxième position, le poids modeste mais perceptible de la catégorie  "sans religion", qui penche vers Lula presque autant que les évangéliques penchent vers Bolsonaro. Dans une élection gagnée par une différence d’un peu plus de deux millions de suffrages (sur un total de 124 millions), l’influence des « nones » a été a été pointée comme décisive[11]Le démographe José Eustáquio Diniz Alves soutient que c'est précisément l'électorat sans religion qui a garanti la victoire de Lula. Calibrant le profil de l'échantillon selon des pourcentages … Continue reading.

À partir de l'agrégateur de sondages électoraux selon la religion du CEBRAP[12]L'outil développé par le Centro Brasileiro de Análise e Planjemento, compile des informations sur l'intention de vote et le rejet des candidats à l'élection présidentielle de 2022 par religion. … Continue reading, il est possible d'observer que, tout au long de l'année 2022, Bolsonaro a réduit l'écart qui le séparait de Lula chez les catholiques, et l'a augmenté chez les évangéliques, tandis que les personnes sans religion sont restées plus ou moins stables dans leurs préférences électorales. Si l'on ne considère que les variations du mois de octobre, c'est-à-dire entre le premier et le second tour des élections, ces tendances deviennent plus claires. Il faut, néanmoins, noter une variation : bien que, de manière générale, les catholiques aient toujours tendance à pencher en faveur de Lula, leur préférence pour Bolsonaro s'est accrue au fur et à mesure que la campagne avançait. On peut croire que Bolsonaro a bénéficié d’une partie des suffrages des catholiques auparavant dirigés vers les candidats éliminés de la compétition au premier tour.

La dynamique du prosélytisme électoral peut donner quelques pistes pour comprendre  ces variations. Depuis le début officiel de la campagne, en août, les églises évangéliques ‒ du moins une partie d'entre elles ‒ sont devenues l'un des lieux centraux du prosélytisme de Bolsonaro. Toujours proche des figures évangéliques d'envergure nationale, Bolsonaro a intensifié sa présence dans les temples et lors d’événements évangéliques. Des pasteurs alignés sur le conservatisme moral qui constitue le cœur de la rhétorique de Bolsonaro ont commencé à soutenir ouvertement le candidat dans leurs prédications et certaines églises ont joué le rôle de machines électorales[13]Prandi, Reginaldo ; Santos, Renan William dos ; Bonato, Massimo. Igrejas Evangélicas como Máquinas Eleitorais no Brasil. Revistas USP, n. 120, p. 43-60.. Dans ce milieu, des accusations de persécution à l'encontre des fidèles exprimant des opinions contraires n'ont pas manqué[14]https://www.bbc.com/portuguese/brasil-63309937.. Les craintes de la fermeture des églises, de la mise en œuvre de politiques publiques visant à promouvoir l'homosexualité ou à légalisation de l'avortement ont été mobilisées dans une campagne où la diffusion de fausses informations n'a pas été sans impact. Ici, la maîtrise des médias sociaux est considérée comme centrale pour la diffusion et le succès du populisme bolsonariste[15]https://www.ubueditora.com.br/mundo-avesso.html; https://www.ihu.unisinos.br/categorias/623122-como-funciona-a-maquina-populista-digital-de-bolsonaro-entrevista-com-leticia-cesarino.

Peut-être l'efficacité du prosélytisme virtuel peut elle expliquer, au moins partiellement, le déclin de l'intérêt des catholiques pour Lula dans la dernière ligne droite de la campagne, et l'augmentation de la préférence pour Bolsonaro à un moment où la tension s’intensifiait . Moins pratiquants que les évangéliques, et donc considérés comme moins influencés par la pratique religieuse et le milieu écclesial dans leurs choix électoraux, les catholiques font également partie d'une institution qui limite son intervention dans la sphère politique et évite de soutenir ouvertement des candidats spécifiques[16]Il faut toutefois noter qu'au cours du mois d'octobre il y a eu des épisodes qui auraient dû provoquer le mouvement inverse, comme les perturbations créées par la présence de Bolsonaro dans les … Continue reading. Moins claire est la préférence, d'ailleurs stable, du segment hétérogène des sans religion pour Lula. Si la majorité de ce catégorie est croyante, il s'agit de croyants non affiliés, ce qui semble abonner l'hypothèse de la moindre influence des leaders religieux sur leurs préférences. Cela n'explique cependant pas la raison de cette inclinaison ‒ainsi que chez les catholiques‒ ce qui nous oblige à prendre en compte d'autres facteurs que l’appartenance religieuse dans la définition des préférences politiques.

Ce qui fait défaut, en revanche, ce sont les explications de ces changements, ainsi que le poids réel de la foi dans la détermination du vote. La sociologie sait depuis ses débuts que corrélation n'égale pas causalité et que les généralisations doivent être faites avec une extrême prudence. Les spécialistes des sciences sociales préviennent, dans le Brésil extrêmement polarisé de notre époque, que, comme les catholiques, les évangéliques ne constituent pas une masse homogène et que les regrouper sous une seule étiquette est une simplification excessive. Il s'avère toutefois difficile de les distinguer, étant donné la fragmentation institutionnelle caractéristique de ce domaine, ainsi que la perméabilité aux changements[17]À titre de référence, le recensement de 2010 a cherché à distinguer le secteur évangélique par Églises. La plus nombreuse est l'Assemblée de Dieu, une Église pentecôtiste, avec 29% du … Continue reading. D'autre part, curieusement ou non, le profil socio-démographique typique des évangéliques est féminin, noir et à faible revenu et éducation, exactement le profil typique de l'électeur de Lula[18]https://g1.globo.com/politica/eleicoes/2022/pesquisa-eleitoral/noticia/2022/10/27/datafolha-lula-tem-49percent-no-2o-turno-e-bolsonaro-44percent.ghtml. … Continue reading. En d'autres termes, il reste encore beaucoup à expliquer sur l'issue de ces élections, qui, il faut bien le dire, ont surpris même les experts les plus chevronnés.

Même avec la victoire de Lula ‒qui semble quelque peu logique, ou explicable par des facteurs déjà connus ‒ l'interprétation du poids du soutien de Bolsonaro pose question. Pour le moment, il est clair que le Bolsonarisme est devenu un force politique et un phénomène social établi, mais les raisons de cela sont encore à être dévoilées. Finalement, l’écart entre les deux candidats a été de moins du 2 %, qui place le résultat de cette élection dans la "marge d'erreur" des statistiques. Cette “marge d’erreur”, à la fois infime et cruciale, est un angle mort, une zone grise de la compréhension, mais aussi le symbole d’un pays qui se montre plus divisé et insaisissable que jamais.

 

 

 

Notes

Notes
1 https://g1.globo.com/politica/eleicoes/2022/noticia/2022/10/31/leia-e-veja-a-integra-dos-discursos-de-lula-apos-vitoria-nas-eleicoes.ghtml.
2 « Dieu au-dessus de tout, le Brésil au-dessus de tout » était le slogan de campagne de Bolsonaro lors de l'élection présidentielle de 2018 et est devenu une sorte de marque de fabrique de l'homme politique. Dans cette campagne, cependant, il a oscillé entre différents slogans, jusqu'à terminer par « Dieu, Patrie, Famille et Liberté », dont les trois premiers termes renvoient au coup d'État militaire de 1964.
3 Dans le folklore politique brésilien, on se souvient du cas des élections municipales de 1985 à São Paulo. À cette occasion, le candidat Fernando Henrique Cardoso était le grand favori des sondages, mais son adversaire, Jânio Quadros, a remporté la victoire. Ce changement de dernière minute est attribué à la réponse hésitante de M. Cardoso à la question du journaliste Boris Casoy lors du dernier débat télévisé entre les candidats : « Sénateur, croyez-vous en Dieu ? ». Son adversaire n'a pas manqué l'occasion et a terminé son discours par un appel aux électeurs : « Avant de terminer, Boris, je veux faire une demande aux habitants de Sao Paulo : ne votez pas pour un athée ». Depuis lors, aucun candidat n'a été athée au Brésil. Une enquête menée par CNI/IBOPE en 2018 a souligné que 79% des Brésiliens pensent qu'il est important pour un candidat à la présidence de croire en Dieu. https://www1.folha.uol.com.br/fsp/1994/4/02/brasil/17.html; https://exame.com/brasil/para-79-dos-brasileiros-presidenciavel-precisa-crer-em-deus/.
4 https://www1.folha.uol.com.br/opiniao/2022/10/a-fe-e-o-governo-bolsonaro.shtml.
5 Bolsonaro appartient au Parti Liberal, qui a participé aux élections de 2022 en alliance avec le PP – Parti Progressistas et le Republicanos. Après le premier tour des élections, le PTB (Parti Travailliste Brésilien) et le PSC (Parti Social Chrétien) ont rejoint la coalition. Les trois premiers partis sont aussi les trois principaux Le PL, le PP et les Républicains sont les trois principaux partis du Front Parlementaire Évangélique, représentant 45 % de l'ensemble.
6 L'association de Lula au satanisme provient d'une publication de l'influenceur numérique Vicky Vanilla, leader autoproclamé de l'Église de Lucifer du Nouvel Éon, dans laquelle il apporte son soutien à Lula. Ce matériel a été utilisé dans les réseaux virtuels évangéliques pour présenter Lula comme un allié de Satan. https://www.metropoles.com/projeto-comprova/lula-nao-tem-relacao-com-luciferianismo-nem-com-satanismo
7 https://www.metropoles.com/brasil/eleicoes-2022/campanha-petista-apos-polemica-lula-jamais-conversou-com-o-diabo. Comme Dieu, le diable a également joué son rôle dans la campagne. Les réseaux lulistes on répondu aux accusations de satanisme avec un image montrant Bolsonaro dans un réunion maçonnique. La maçonnerie est également liée au diable dans l’imaginaire populaire brésilien. https://politica.estadao.com.br/blogs/estadao-verifica/postagens-enganam-ao-associar-bolsonaro-e-a-maconaria-ao-satanismo/.
8 https://especiaisg1.globo/politica/eleicoes/2022/pesquisas-eleitorais/presidente/2-turno/Datafolha/.
9 https://g1.globo.com/politica/noticia/2020/01/13/50percent-dos-brasileiros-sao-catolicos-31percent-evangelicos-e-10percent-nao-tem-religiao-diz-datafolha.ghtml, https://religiaoepoder.org.br/artigo/a-influencia-das-religioes-no-brasil/.
10 L'image réelle de la composition religieuse du pays est donnée par le recensement démographique effectué tous les 10 ans par l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistique (IBGE), un organisme d'État. Le dernier recensement devait avoir lieu en 2020, mais il a été reporté en raison de la pandémie de Covid-19. La collecte des données a finalement été effectuée en 2022, mais les résultats sont toujours attendus.
11 Le démographe José Eustáquio Diniz Alves soutient que c'est précisément l'électorat sans religion qui a garanti la victoire de Lula. Calibrant le profil de l'échantillon selon des pourcentages quelque peu différents pour chaque groupe religieux que ceux appliqués par l'Institut Datafolha, il estime que c'est le segment des "nones" qui a garanti à Lula le surplus de suffrages nécessaire pour battre Bolsonaro. En ne considérant que les groupes strictement religieux, dit-il, Bolsonaro serait vainqueur. https://www.ihu.unisinos.br/categorias/623503-o-eleitorado-sem-religiao-foi-o-fiel-da-balanca-da-vitoria-de-lula-artigo-de-jose-eustaquio-diniz-alves.
12 L'outil développé par le Centro Brasileiro de Análise e Planjemento, compile des informations sur l'intention de vote et le rejet des candidats à l'élection présidentielle de 2022 par religion. Les données proviennent d'enquêtes électorales nationales menées par différents instituts de recherche depuis janvier 2021. Pour cet article, la moyenne mobile des intentions de vote pour le second tour par religion a été utilisée. Nous parlons des votes généraux et non des votes valides (excluant les blancs et les votes nuls).  https://cebrap.org.br/agregador-de-pesquisas-eleitorais-por-religiao/.
13 Prandi, Reginaldo ; Santos, Renan William dos ; Bonato, Massimo. Igrejas Evangélicas como Máquinas Eleitorais no Brasil. Revistas USP, n. 120, p. 43-60.
14 https://www.bbc.com/portuguese/brasil-63309937.
15 https://www.ubueditora.com.br/mundo-avesso.html; https://www.ihu.unisinos.br/categorias/623122-como-funciona-a-maquina-populista-digital-de-bolsonaro-entrevista-com-leticia-cesarino
16 Il faut toutefois noter qu'au cours du mois d'octobre il y a eu des épisodes qui auraient dû provoquer le mouvement inverse, comme les perturbations créées par la présence de Bolsonaro dans les traditionnelles festivités de Notre-Dame d'Aparecida ou les condamnations de la politique d'armement de Bolsonaro prononcées par l'archevêque dans ces mêmes célébrations : « La patrie aimée ne peut être une patrie armée ». https://www1.folha.uol.com.br/poder/2022/10/bolsonaro-causa-alvoroco-no-santuario-de-aparecida-e-padre-pede-silencio.shtml, https://www.correiobraziliense.com.br/brasil/2022/10/5043896-arcebispo-de-aparecida-patria-amada-nao-pode-ser-patria-armada.html.
17 À titre de référence, le recensement de 2010 a cherché à distinguer le secteur évangélique par Églises. La plus nombreuse est l'Assemblée de Dieu, une Église pentecôtiste, avec 29% du secteur. La deuxième catégorie en importance est celle des "évangéliques non déterminés" avec 22%, suivie des "autres Églises évangéliques d'origine pentecôtiste" avec 12 %. Fonte: IBGE, 2010.
18 https://g1.globo.com/politica/eleicoes/2022/pesquisa-eleitoral/noticia/2022/10/27/datafolha-lula-tem-49percent-no-2o-turno-e-bolsonaro-44percent.ghtml. https://www1.folha.uol.com.br/poder/2020/01/cara-tipica-do-evangelico-brasileiro-e-feminina-e-negra-aponta-datafolha.shtml.
Pour citer ce document :
Sabrina Testa, "Religion et politique dans un Brésil divisé : la question du ” vote religieux ” lors des élections présidentielles de 2022". Focus de l'Observatoire international du religieux [en ligne], novembre 2022. https://obsreligion.cnrs.fr/focus/religion-et-politique-dans-un-bresil-divise-la-question-du-vote-religieux-lors-des-elections-presidentielles-de-2022/
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