Bulletin N°41

janvier 2023

Le R20 : le Forum sur la religion du G20 organisé par l’Indonésie – Version française

Jonathan Benthall

À la fin de l'année 2022, l'organisation indonésienne Nahdlatul Ulama (NU), le plus grand mouvement de la société civile musulmane au monde, a lancé le Forum sur la religion (R20) en liaison avec la présidence indonésienne du sommet politique et économique du Groupe des 20, du 1er décembre 2021 au 30 novembre 2022. Le R20 a organisé une réunion interconfessionnelle de quelque 300 chefs religieux à Bali, orientée vers le rétablissement de la paix, deux semaines avant la réunion du G20, en novembre dernier. La NU est juridiquement indépendante du gouvernement, mais le forum a été soutenu par l'État indonésien et inauguré par le président de l'Indonésie, Joko Widodo. La réunion du R20 n'a pratiquement pas été couverte par les médias occidentaux. Cet article soutient que le concept qui sous-tend le R20, et l'étendue de son soutien, sont nouveaux et méritent l'attention de ceux qui étudient l'intersection de la religion et de la géopolitique à notre époque[1]Pour des raisons d'espace, j'omets ici toute référence à l'histoire du concept de "religions mondiales" et aux définitions contestées de la "religion", deux sujets sur lesquels il existe une … Continue reading. Je suggère ici que le R20 serait à l’origine d’un grand changement, s’il incitait les plus importantes autorités religieuses du monde à réformer leurs traditions de l'intérieur et à devenir des forces de paix, entraînant avec elles l'énorme quantité de fidèles que chacune d'elles pourrait mobiliser. Un objectif plus modeste, mais qui a plus de chances d'aboutir, serait que la NU montre que l'islam indonésien, plus souple et plus humaniste que les interprétations émanant de l'Arabie Saoudite et de l'Égypte, a sa propre authenticité et son propre soutien populaire, et n'a donc pas besoin de s'en remettre au Moyen-Orient.

L’existence d’un « mouvement interconfessionnel » mondial, bien que diffus, a été mise en lumière par les chercheurs. Son principal historien, Thomas Albert Howard, conclut : « Extrêmement idéaliste et bien intentionné dans ses objectifs, c'est aussi un mouvement confronté à des défis fondamentaux et à de puissantes critiques[2]Thomas Albert Howard, The Faiths of Others: A History of Interreligious Dialogue, New Haven, Yale University Press, 2021, p.236. ».  L'idée d'harmoniser des doctrines religieuses apparemment opposées peut être attribuée à de nombreux précurseurs, du cardinal allemand Nicolas de Cues (1401-1464) à l'empereur moghol Akbar le Grand (1542-1605). Mais le premier événement majeur du mouvement moderne a été le Parlement mondial des religions, qui s'est déroulé dans le cadre de l'exposition universelle de Chicago en 1893. « Aujourd'hui », écrit Howard, « nous vivons une époque florissante de dialogue interreligieux[3]Ibid., p. 2. ». Certaines initiatives sont lancées pour atteindre des objectifs pratiques limités avec le soutien des chefs religieux. Un exemple assez réussi de cette approche est l'Alliance of Religion and Conservation (ARC), une émanation du World Wide Fund for Nature, fondée en 1995 par le prince Philip, duc d'Édimbourg, à partir du principe que les grandes religions ont accès à d'immenses réseaux d'adhérents et que leurs responsables ont généralement une vision à plus long terme que celle des politiciens ou des industriels ; ils pourraient donc être mobilisés pour des causes environnementalistes[4]En 2019, l'ARC a fermé ses portes, estimant que ses objectifs avaient été atteints après l'acceptation de ses arguments par des organisations telles que le Programme des Nations unies pour le … Continue reading.

Les initiatives fondées sur l'interprétation des Écritures, telles que la lettre de 26 pages intitulée « Une parole commune entre nous et vous », adressée aux chrétiens en 2007 par 138 érudits musulmans, incarnent un style très différent de mouvement interconfessionnel ; celle-ci tente résolument d'associer l'islam à la construction de la paix[5]Neil MacFarquhar, “In Open Letter, Muslims Seek Cooperation with Christians as a Step Towards Peace”, New York Times, 12 October 2007.. Parmi les motifs pour lesquels de nombreux observateurs sont sceptiques quant à de tels efforts, citons les violents conflits idéologiques internes aux religions du monde, ainsi qu'entre elles, qui ont marqué leur histoire, et la disjonction entre les déclarations des élites et les conditions de vie quotidiennes au sein desquelles leurs idées sont socialement ancrées. Il est compréhensible que les rassemblements de prédicateurs de haut niveau, dont beaucoup portent des costumes et des chapeaux colorés, n'enthousiasment pas nécessairement les journalistes.

Le public est désormais habitué à voir les autorités religieuses assouplir leur politique à l'égard des autres religions, même après avoir longtemps dénigré celles-ci. La déclaration du pape Paul VI sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes (Nostra aetate), promulguée en 1965 à la suite d'une résolution du deuxième concile du Vatican (Vatican II), constitue un jalon historique qui a attiré l'attention des médias à l'époque. Ce document condamnait l'hostilité à l'égard des juifs, acceptait le caractère commun de la condition humaine, reconnaissait la valeur spirituelle de l'hindouisme et du bouddhisme, préconisait la compréhension mutuelle avec l'islam et enjoignait de s'opposer à la discrimination et à la violence. Toutefois, il a également renouvelé l'affirmation traditionnelle de l'Église catholique romaine concernant la primauté objective de Jésus-Christ en tant que personne de la Trinité. Depuis lors, le Vatican s'en tient à cette position, qui comporte des implications évangélisatrices inévitablement en tension avec son engagement en faveur d'un dialogue interconfessionnel respectueux.

Dans un passage essentiel relatif à l'islam, qui contraste avec la tradition dominante d'hostilité et de rejet de l'Église catholique romaine, Nostra aetate a pris note de la vénération des musulmans pour Jésus et Marie, et a exhorté à oublier le passé :

"Même si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le saint Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s'efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu'à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté[6][En ligne] https://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html, Section 3.".

La Journée mondiale de prière pour la paix, qui s'est tenue à Assise, en Italie, en 1986, sous la direction du pape Jean-Paul II (Karol Wojtyla), a constitué une avancée majeure dans le dialogue interconfessionnel. Le pape est allé jusqu'à s'excuser au nom de son Église de ne pas avoir toujours été fidèle au principe selon lequel « la paix porte le nom de Jésus-Christ[7]Discours de Jean-Paul II aux représentants des Églises et Communautés ecclésiales chrétiennes et des religions du monde, Basilique Saint-François, 27 octobre 1986, sections 4-5. [En ligne] … Continue reading ». Plus récemment, la Fondation John Templeton a parrainé une initiative, inspirée par le rabbin Jonathan Sacks, visant à encourager toutes les religions à reconsidérer et à réinterpréter leurs « textes durs ... qui, s'ils sont pris à la lettre et appliqués, conduisent directement à la haine, à la violence, à la terreur et à la guerre[8]Richard A. Burridge and Jonathan Sacks (dir.), Confronting Religious Violence: A Counternarrative, London, Baylor Press, 2018, p. x. ». La solution proposée consiste à concevoir des « contre-récits » dans ce qu'un des participants a appelé une campagne défensive d'arrière-garde, puisque « la violence religieuse semble l'emporter - non seulement en assassinant, mutilant et terrorisant, partout dans le monde, mais aussi en racontant un récit puissant[9]Guy D. Stroumsa, “Open Religion and its Enemies”, in Burridge and Sacks, op. cit., p.59. Stroumsa, professeur émérite de religion comparée, apporte une contribution distinctive au répertoire … Continue reading ».

Le forum R20 de Bali a été conçu pour présenter la religion comme une source de solutions plutôt que de problèmes : plus précisément, pour « empêcher la militarisation de l'identité, freiner la propagation de la haine communautaire ; promouvoir la solidarité et le respect entre les divers peuples, cultures et nations du monde ; et favoriser l'émergence d'un ordre mondial véritablement juste et harmonieux, fondé sur le respect de l'égalité des droits et de la dignité de chaque être humain ».  Sur trois aspects au moins, elle innove[10]“Welcome to the Indonesia Religion Forum”, [en ligne] www.r20-indonesia.org.

Premièrement, une nouvelle dimension distincte apportée par le R20 est un effort réformiste pour affronter ouvertement et activement les « textes durs » de chaque religion plutôt que d'essayer de les justifier. Dans son discours d'ouverture, le professeur rabbin Alan Brill, qui enseigne l'interreligieux dans une université catholique aux États-Unis, a attiré l'attention sur une teshouva - l'équivalent juif de la fatwa dans l'islam - intitulée « Le statut des non-juifs dans la loi et la connaissance juives aujourd’hui », publiée en 2016 par le Comité de la loi rabbinique du judaïsme conservateur. La teshouva « reconnaît que l'on peut trouver des passages exclusivistes et négatifs dans la tradition [juive] » mais elle « condamne catégoriquement ces ouvrages et tous les ouvrages de groupes juifs exclusivistes ». Les conclusions de Brill sont saisissantes, et particulièrement urgentes au vu des récents développements politiques en Israël :

Les Juifs ont à peine commencé à examiner leur attitude à l'égard des autres religions, même si cette réticence s'est forgée à une époque de persécution. Mais ils ne regardent pas leurs propres textes problématiques et durs envers les Gentils ; ils ignorent leurs propres visions traditionnelles de la destruction des autres croyances à la fin des temps[11]Alan Brill, “Problematic Exclusivist Texts”, 2022, p.4. [En ligne] https://baytarrahmah.org/media/speeches/r20-2022/Rabbi-Professor-Alan-Brill_Problematic-Exclusivist-Texts.pdf.

Dans un autre discours-programme, le président de NU, Kyai Haji Yahya Cholil Staquf, a invité les chefs religieux du monde à discuter franchement « des valeurs auxquelles nos traditions respectives doivent renoncer, afin que la religion fonctionne comme une source authentique et dynamique de solutions, plutôt que de problèmes, au 21e siècle[12]Communiqué politique, session plénière 4, [en ligne] https://baytarrahmah.org/2022_11_03_r20-plenary-session-4/ ». En 2019, la NU avait donné l'exemple en convoquant une conférence nationale de ses érudits religieux à Java Ouest, à l'issue de laquelle il avait été décidé que le dénigrement des non-musulmans en tant que kafir (infidèles) devait être rejeté. Un des principaux conseillers du R20, C. Holland Taylor, cofondateur américain de la fondation Bait Ar-Rahmah (« maison de la compassion »), insiste pour que toutes les religions doivent être recrutées pour cette cause : les déclarations unilatérales ne suffisent pas[13]C. Holland Taylor, Personal communication, 21 December 2022..

Une deuxième innovation est la localisation de la dynamique de réforme. L'Indonésie a la plus grande population musulmane du monde, mais elle est relativement peu médiatisée en Occident, de sorte que l’absence de couverture du R20 par les journalistes occidentaux, lassés des grandes déclarations, n’est pas surprenante. Pourtant, avec quelques détours - résultant de la violence politique dans le passé et de la pénétration plus récente des islamistes - l'Indonésie peut être considérée comme un foyer d'islam modéré. La NU, fondée en 1926, revendique 60 millions de membres en Indonésie et quelque 30 millions à l'étranger[14]Faried F. Saenong, “Nahdlatul Ulama (NU): A Grassroots Movement Advocating Moderate Islam”, in Handbook of Islamic Sects and Movements, 2021, Brill [en ligne] … Continue reading. Avec le Muhammadiyah, encore plus ancien, dont le nombre est estimé à 25 millions, il a été qualifié de « centre stable de la communauté musulmane indonésienne[15]Martin von Bruinessen, “Post-Suharto Muslim engagements with civil society and democratisation”, In S. Hanneman and H. S. Nordholt (Eds.), Indonesia in transition: Rethinking “civil society,” … Continue reading ».  Le R20 a suscité une attention considérable en Indonésie, alors que le G20 n'y est pas considéré comme particulièrement favorable aux intérêts politiques et économiques de la nation[16]C. Holland Taylor, pers. comm., ib..

Troisièmement, les initiatives musulmanes visant à tendre la main à d'autres religions ont jusqu'à présent été le fait d'individus éminents, tels que des membres de la famille royale hachémite de Jordanie. Le NU, en revanche, est un mouvement de masse - qui compte de nombreuses universités, écoles et séminaires, ainsi que des services médicaux et des groupes agricoles - d'une ampleur sans précédent dans l'histoire des projets interreligieux.

L'ambition de la NU est remarquable. Le co-sponsor du forum R20 était la Ligue islamique mondiale (MWL). Cette organisation a été créée en 1962 pour permettre à l'Arabie saoudite de promouvoir des versions de l'islam compatibles avec la tendance salafiste-wahhabite ; mais elle a récemment changé de ton pour lutter contre l'extrémisme violent et promouvoir la tolérance religieuse, et elle est actuellement un instrument politique du dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, le prince Muhammad bin Salman. L'analyste politique James Dorsey a publié des commentaires incisifs sur le contraste entre le concept d' « islam humanitaire » de la NU - qui accepte fermement la Déclaration universelle des droits de l'homme - et les mesures de modération prises par la monarchie autocratique saoudienne, qui n'a aucune intention de permettre la liberté d'expression et d'association[17]James M. Dorsey, “Behind lofty declarations, major Muslim and Hindu groups compete for power”, The Times of Israel, 22 November 2022, [en ligne] … Continue reading. La NU vise à modifier l'équilibre de l'autorité religieuse, de sorte que l'Indonésie soit sur un pied d'égalité avec l'Arabie saoudite et l'Égypte, voire à promouvoir le concept d'une « indosphère » unissant l'Asie du Sud et l'Asie du Sud-Est pour faire contrepoids aux blocs de pouvoir concurrents.

Cela l'a conduit à tendre la main au Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), le groupe nationaliste hindou de droite dont l'idéologie hindutva est à la base du parti au pouvoir en Inde, le Bharatiya Janata Party (BJP). L'Inde ayant pris la présidence du G20 pour un an après décembre 2022, le RSS pourrait être impliqué dans l'organisation d'un forum de suivi du R20 à New Delhi en 2023. Cela surprendra de nombreux observateurs, dans la mesure où le BJP est réputé pour attiser le sentiment anti-musulman en Inde, bien que cela soit en partie compréhensible, en réaction aux souvenirs populaires des conquêtes musulmanes d'il y a plusieurs siècles, ainsi qu'à l'hostilité du Pakistan envers l'Inde et à la récente intensification de l'islam politique. C'est un grand risque que la NU a pris. Alors que la plupart des sympathisants occidentaux des mouvements interconfessionnels ont tendance à avoir des vues libérales et idéalistes, Nahdhlatul Ulama, « le renouveau des Ulama », est une organisation fondamentalement conservatrice. Il est possible qu'il existe des affinités productives avec les tendances conservatrices dans d'autres religions qui ne pourraient être correctement comprises que par un décentrement des préconceptions occidentales libérales.

Dorsey conclut que la coopération entre la Ligue islamique mondiale et la NU en tant que co-sponsors du G20 de Bali masque une compétition politique pour « l'âme » de l'islam. Les Émirats arabes unis constituent un troisième camp dans cette contestation intra-islamique, puisqu'ils parrainent également un programme interconfessionnel. La présidence du G20 pour 2023-2024 sera assurée par le Brésil, qui compte la plus grande population chrétienne du monde - en symétrie avec l'Indonésie pour les musulmans et l'Inde pour les hindous - et la réflexion actuelle de la NU inclut un projet de troisième réunion du R20 qui serait convoquée dans ce pays. Toutefois, compte tenu de la capacité de l'Arabie saoudite à utiliser sa puissance financière pour conserver son statut de leader et de l'enthousiasme jusqu'ici modéré de l'Inde, il y a fort à parier que le R20, en tant qu'idée internationale, se diluera sérieusement.

Il semble toutefois possible que l'emprise sur l'orthodoxie islamique sunnite actuellement exercée à la Mecque et à Médine et au Caire, liée à des gouvernements autocratiques, soit remise en cause par l'affirmation idéologique et le soutien populaire de la NU. Dans le prolongement de la réunion du R20 à Bali, les spécialistes de l'islam se réuniront en février 2023 à Surabaya, en Indonésie, pour discuter de la « jurisprudence islamique pour une civilisation mondiale ». James Dorsey écrit que cette initiative est conçue pour saper les interprétations de la loi islamique qui justifient les violations des droits de l'homme et enjoignent l'obéissance absolue au dirigeant. Ces interprétations, qui prévalent toujours à La Mecque, à Médine et au Caire, ne sont pas remises en question par l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui, avec ses 57 États membres, prétend être la voix collective du monde musulman[18]Avec la concurrence de l'Iran chiite post-révolutionnaire. ; et elles offrent des protections insuffisantes contre les théologies dévoyées qui ont sous-tendu Al-Qaida et ISIS. Les conséquences du succès de la Nahdlatul Ulama pourraient être considérables, bien qu'il soit menacé par certains intérêts politiques en Indonésie qui, au cours de la dernière décennie, ont cherché à revenir au passé autoritaire du pays[19] James M. Dorsey, “Throwing darts: Indonesian call for religious reform challenges Muslim autocracy”, 18 December 2022, [en ligne] … Continue reading.

Notes

Notes
1 Pour des raisons d'espace, j'omets ici toute référence à l'histoire du concept de "religions mondiales" et aux définitions contestées de la "religion", deux sujets sur lesquels il existe une vaste littérature scientifique.
2 Thomas Albert Howard, The Faiths of Others: A History of Interreligious Dialogue, New Haven, Yale University Press, 2021, p.236.
3 Ibid., p. 2.
4 En 2019, l'ARC a fermé ses portes, estimant que ses objectifs avaient été atteints après l'acceptation de ses arguments par des organisations telles que le Programme des Nations unies pour le développement. [En ligne] http://www.arcworld.org/ J'en ai été co-fiduciaire entre 1997 et 2004.
5 Neil MacFarquhar, “In Open Letter, Muslims Seek Cooperation with Christians as a Step Towards Peace”, New York Times, 12 October 2007.
6 [En ligne] https://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html, Section 3.
7 Discours de Jean-Paul II aux représentants des Églises et Communautés ecclésiales chrétiennes et des religions du monde, Basilique Saint-François, 27 octobre 1986, sections 4-5. [En ligne] https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/en/speeches/1986/october/documents/hf_jp-ii_spe_19861027_prayer-peace-assisi-final.html
8 Richard A. Burridge and Jonathan Sacks (dir.), Confronting Religious Violence: A Counternarrative, London, Baylor Press, 2018, p. x.
9 Guy D. Stroumsa, “Open Religion and its Enemies”, in Burridge and Sacks, op. cit., p.59. Stroumsa, professeur émérite de religion comparée, apporte une contribution distinctive au répertoire existant d'appels à des interprétations iréniques de textes religieux exclusifs : il préconise un décentrage de l'expérience de chaque groupe confessionnel au sein d'une société donnée, et la réintégration des souvenirs des autres groupes. Bien qu'il soit axé sur l'histoire des relations entre chrétiens et juifs, l'argument de Stroumsa - à savoir que les bornes que chérissent chaque confession doivent être transgressées - pourrait avoir une pertinence particulière dans la mosaïque de cultures religieuses que l'on trouve en Inde et en Indonésie. Cela pourrait s'aligner sur le principe de Pancasila, le fondement philosophique officiel de l'État indonésien qui embrasse le pluralisme religieux. Ibid., pp. 72-73.
10 “Welcome to the Indonesia Religion Forum”, [en ligne] www.r20-indonesia.org
11 Alan Brill, “Problematic Exclusivist Texts”, 2022, p.4. [En ligne] https://baytarrahmah.org/media/speeches/r20-2022/Rabbi-Professor-Alan-Brill_Problematic-Exclusivist-Texts.pdf
12 Communiqué politique, session plénière 4, [en ligne] https://baytarrahmah.org/2022_11_03_r20-plenary-session-4/
13 C. Holland Taylor, Personal communication, 21 December 2022.
14 Faried F. Saenong, “Nahdlatul Ulama (NU): A Grassroots Movement Advocating Moderate Islam”, in Handbook of Islamic Sects and Movements, 2021, Brill [en ligne] https://brill.com/display/book/9789004435544/BP000016.xml?language=en. Ces estimations des effectifs ne sont pas fiables.
15 Martin von Bruinessen, “Post-Suharto Muslim engagements with civil society and democratisation”, In S. Hanneman and H. S. Nordholt (Eds.), Indonesia in transition: Rethinking “civil society,” “region” and “crisis”,  2004, Yogyakarta, Pustaka Pelajar, p.61.
16 C. Holland Taylor, pers. comm., ib.
17 James M. Dorsey, “Behind lofty declarations, major Muslim and Hindu groups compete for power”, The Times of Israel, 22 November 2022, [en ligne] https://blogs.timesofisrael.com/behind-lofty-declarations-major-muslim-and-hindu-groups-compete-for-power/
18 Avec la concurrence de l'Iran chiite post-révolutionnaire.
19  James M. Dorsey, “Throwing darts: Indonesian call for religious reform challenges Muslim autocracy”, 18 December 2022, [en ligne] https://www.jamesmdorsey.net/post/throwing-darts-indonesian-call-for-religious-reform-challenges-muslim-autocracy. Dorsey admet que le silence de NU sur un nouveau code pénal récemment adopté en Indonésie, qui criminalise le prosélytisme religieux, les relations sexuelles extraconjugales et l'insulte au président, jette une ombre sur la crédibilité de l'organisation. Mais il semble qu'il s'agisse d'un compromis politique qui pourrait être modifié. Voir : Sana Jaffrey and Eve Warburton, “Indonesia’s new criminal code turns representatives into rulers”, New Mandala, 9 December 2022.[En ligne] https://www.newmandala.org/representatives-into-rulers/. De plus, dans une organisation aussi vaste, il y a forcément des divisions...Voir : Alexander R. Arifianto, “Practicing what it preaches? Understanding the contradictions between pluralist theology and religious intolerance within Indonesia’s Nahdlatul Ulama”, Al-Jami’ah: Journal of Islamic Studies, 55 (2), 2017, pp.241–264. [En ligne] https://www.aljamiah.or.id/index.php/AJIS/article/view/578
Pour citer ce document :
Jonathan Benthall, "Le R20 : le Forum sur la religion du G20 organisé par l’Indonésie – Version française". Bulletin de l'Observatoire international du religieux N°41 [en ligne], janvier 2023. https://obsreligion.cnrs.fr/bulletin/le-r20-le-forum-sur-la-religion-du-g20-organise-par-lindonesie-version-francaise/
Bulletin
Numéro : 41
janvier 2023

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Auteur.e.s

Jonathan Benthall, chercheur associé honoraire, département d’anthropologie, University College London

Texte traduit par Anne Lancien

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